dimanche 24 octobre 2010

Saint-Nazaire : De deux à quatre mois ferme pour quatre prévenus. Deux d'entre eux placés immédiatement en détention

Saint-Nazaire-Infos

Ce jeudi, quatre prévenus interpellés dans le cadre des violences d'après rassemblement ont été condamnés à des peines de prison ferme avec mandat de dépôt pour deux d'entre eux. Alors que le mouvement social se durcit, la justice a semble-t-il voulu calmer le jeu, en prononçant des peines sensiblement plus légères que les réquisitions du procureur.
La fausse annonce d'une comparution des prévenus pour le vendredi n'a visiblement pas eu les effets escomptés. Finalement, les quatre personnes interpellées suite aux incidents de mardi ont été traduites devant le tribunal de Saint-Nazaire en comparution immédiate ce jeudi à 11 heures A l'extérieur du tribunal, plus de deux cents personnes se sont rassemblées pour soutenir les inculpés et plus spécialement un docker de 41 ans qui comme les trois autres prévenus comparaissaient pour des faits de violences (jets de pierres, canettes, etc.) envers les personnes dépositaires de l'autorité publique. Dans une salle d'audience pleine, plus de 50 personnes sont là. Parmi elles, des soutiens de la première heure comme les membres du Codelib, mais également des jeunes, des représentants de la CGT portuaire. Dans le box des accusés, un docker de 41 ans, père de cinq enfants. La mine défaite, une voix tremblotante, l'homme ne semble pas avoir l'allure d'un meneur. Et pourtant, c'est en ces termes que le procureur va décrire le prévenu : " Monsieur X. sest comporté comme un meneur. Il a donné l''exemple avec un comportement d'incitation à la casse et cela est une circonstance aggravante. C'est pourquoi, je réclame six mois dont deux avec sursis, mise à l'épreuve, obligation de soins et mise sous mandat de dépôt".


Une vidéo non visionnée par la cour

Dans une plaidoirie particulièrement éloquente, Maître Marteret souligne le contexte politique incontestable de cette affaire. Une affaire qui selon l'avocat du prévenu souligne de nombreuses incohérences. Et de souligner : "Comment cette affaire peut-elle être jugée, alors que la cour n'a pu visionner la vidéo réalisée par les policiers, comme l'a reconnu Monsieur le procureur ?". Et de poursuivre : "Les faits d'exaspération doivent être pris en compte dans ce dossier. À 41 ans, mon client est salarié depuis longtemps. Il était fortement alcoolisé et son discernement donc altéré. L'alcoolisation était due à son anniversaire. C'est pourquoi, je souhaite que mon client bénéficie du sursis, assorti d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de soins". Finalement au terme du délibéré, le docker a été condamné à quatre mois de prison dont deux ferme et remis en liberté à son grand soulagement et à celui de ses camarades venus lui apporter leur soutien dans cette épreuve.

Un réquisitoire impitoyable, des sanctions atténuées

Dans le même temps, trois autres personnes comparaissaient pour des faits similaires. Mais comme pour le docker, le tribunal a prononcé des peines inférieures au réquisitoire, un peu comme si la justice voulait faire baisser la tension. Un jeune Guérandais de 20 ans en formation à l'AFPA, un SDF de 34 ans, et un membre de la communauté des gens du voyage, chômeur et âgé de 19 ans. Le premier écope d'un mois ferme sans mandat de dépôt. Le second est condamné à un mois ferme et écroué à l'issue de l'audience. Le troisième au casier judiciaire chargé écope de deux fermes et placé sous mandat de dépôt. À l’issue de l'audience, Maître Le Moigne soulignait : "Pour une fois, les arguments de la défense ont été partiellement entendus. Nos argumentations commencent à prospérer".

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