Ce jeudi, quatre prévenus interpellés dans le cadre des violences d'après rassemblement ont été condamnés à des peines de prison ferme avec mandat de dépôt pour deux d'entre eux. Alors que le mouvement social se durcit, la justice a semble-t-il voulu calmer le jeu, en prononçant des peines sensiblement plus légères que les réquisitions du procureur.

Une vidéo non visionnée par la cour
Dans une plaidoirie particulièrement éloquente, Maître Marteret souligne le contexte politique incontestable de cette affaire. Une affaire qui selon l'avocat du prévenu souligne de nombreuses incohérences. Et de souligner : "Comment cette affaire peut-elle être jugée, alors que la cour n'a pu visionner la vidéo réalisée par les policiers, comme l'a reconnu Monsieur le procureur ?". Et de poursuivre : "Les faits d'exaspération doivent être pris en compte dans ce dossier. À 41 ans, mon client est salarié depuis longtemps. Il était fortement alcoolisé et son discernement donc altéré. L'alcoolisation était due à son anniversaire. C'est pourquoi, je souhaite que mon client bénéficie du sursis, assorti d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de soins". Finalement au terme du délibéré, le docker a été condamné à quatre mois de prison dont deux ferme et remis en liberté à son grand soulagement et à celui de ses camarades venus lui apporter leur soutien dans cette épreuve.
Un réquisitoire impitoyable, des sanctions atténuées
Dans le même temps, trois autres personnes comparaissaient pour des faits similaires. Mais comme pour le docker, le tribunal a prononcé des peines inférieures au réquisitoire, un peu comme si la justice voulait faire baisser la tension. Un jeune Guérandais de 20 ans en formation à l'AFPA, un SDF de 34 ans, et un membre de la communauté des gens du voyage, chômeur et âgé de 19 ans. Le premier écope d'un mois ferme sans mandat de dépôt. Le second est condamné à un mois ferme et écroué à l'issue de l'audience. Le troisième au casier judiciaire chargé écope de deux fermes et placé sous mandat de dépôt. À l’issue de l'audience, Maître Le Moigne soulignait : "Pour une fois, les arguments de la défense ont été partiellement entendus. Nos argumentations commencent à prospérer".
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