jeudi 28 octobre 2010

Les Ulis : répression policières contre les lycéens

CLAP33 & Résistons Ensemble

Manifs d'hier et d'aujourd'hui

La manif en question du lundi 18 octobre rassemblait 6 établissements du 93 et du 94, soir environ 130 lycéens, et une vingtaine de profs. Elle a descendu les Champs-Elysées sans problème (en chantant) jusqu'au Fouquet's, où des CRS les attendaient, les ont encerclés pendant une heure (avec provocations), puis les ont encadrés jusqu'au métro.

Ils se sont retrouvés pour un sitting (hyper pacifique) à Bastille, avec des effectifs fondus d'environ 60 lycéens, et 5 adultes. Des CRS ont soudain coupé le groupe en deux, et en ont embarqué une moitié.

Dans cette moitié se trouvaient une trentaine d'adolescents et un prof (du lycée Romain Rolland d'Ivry). Ils ont été relâchés une heure ou deux heures plus tard après contrôle d'identité. C'est ce que je sais par mon frère, prof au lycée Romain Rolland, et qui a participé à l'ensemble de la journée.

Vendredi dernier et hier, aux Ulis, les CRS ont utilisé des flashballs contre les adolescents. Un collégien (un enfant) a été touché à la poitrine; une lycéenne (une enfant) a été touchée dans le dos. Les CRS ont employé des gaz lacrymogènes dans le centre des Ulis, où se trouvaient des mères de famille avec leurs bébés (témoignange d'une de mes anciennes élèves). La proviseure du lycée de l'Essouriau, aux Ulis (qui est bloqué depuis jeudi), prend des photos des lycéens qui participent au mouvement et qui bloquent le lycée. Tout ceci est de source certaine (ma femme est prof au lycée).

Aujourd'hui, j'étais à la manif, avec mon fils de 6 ans (comme souvent), dans le cortège des lycéens et des profs du 93 et 94. Arrivés à la moitiés de l'avenue, 5 individus armés de matraques sont arrivés en courant et ont matraqué des lycéens dans le dos avant de s'enfuir.

Le tout a pris environ dix secondes, a provoqué un gros mouvement de foule.

J'ai retrouvé les 5 gars en question, une heure plus tard, en bas des Gobelins (on a mis une heure et demie pour descendre les Gobelins), en train de parler aux CRS casqués qui se trouvaient au coin du bd Saint-Marcel.

dimanche 24 octobre 2010

Montrouge : Un adolescent de 17 ans écroué pour "violences sur les forces de l'ordre"...

AFP 21/10/2010

Un jeune de 17 ans a été placé en détention provisoire aujourd'hui après avoir été présenté à un juge du tribunal pour enfants de Nanterre à la suite d'incidents avec la police mardi au lycée Genevoix à Montrouge (Hauts-de-Seine), a annoncé le parquet de Nanterre.

Le mineur est poursuivi pour "violences" commises sur des policiers et "dégradation en réunion de deux véhicules", en marge des incidents qui ont éclaté mardi devant le lycée Genevoix à Montrouge entre jeunes et forces de l'ordre, a expliqué une porte-parole du parquet. Il comparaîtra en état de récidive pour les violences contre les forces de police le 17 novembre devant le tribunal pour enfants de Nanterre. Le jeune homme avait déjà été condamné pour des faits similaires en mai.

Aujourd'hui, huit personnes dont sept mineurs ont été interpellées en marge des incidents entre jeunes et forces de l'ordre dans les Hauts-de-Seine. Une quinzaine de lycées ont été affectés dans le département par des mouvements de revendication, dont cinq ont fait l'objet de blocages, a indiqué jeudi la préfecture des Hauts-de-Seine.

Saint-Nazaire : De deux à quatre mois ferme pour quatre prévenus. Deux d'entre eux placés immédiatement en détention

Saint-Nazaire-Infos

Ce jeudi, quatre prévenus interpellés dans le cadre des violences d'après rassemblement ont été condamnés à des peines de prison ferme avec mandat de dépôt pour deux d'entre eux. Alors que le mouvement social se durcit, la justice a semble-t-il voulu calmer le jeu, en prononçant des peines sensiblement plus légères que les réquisitions du procureur.
La fausse annonce d'une comparution des prévenus pour le vendredi n'a visiblement pas eu les effets escomptés. Finalement, les quatre personnes interpellées suite aux incidents de mardi ont été traduites devant le tribunal de Saint-Nazaire en comparution immédiate ce jeudi à 11 heures A l'extérieur du tribunal, plus de deux cents personnes se sont rassemblées pour soutenir les inculpés et plus spécialement un docker de 41 ans qui comme les trois autres prévenus comparaissaient pour des faits de violences (jets de pierres, canettes, etc.) envers les personnes dépositaires de l'autorité publique. Dans une salle d'audience pleine, plus de 50 personnes sont là. Parmi elles, des soutiens de la première heure comme les membres du Codelib, mais également des jeunes, des représentants de la CGT portuaire. Dans le box des accusés, un docker de 41 ans, père de cinq enfants. La mine défaite, une voix tremblotante, l'homme ne semble pas avoir l'allure d'un meneur. Et pourtant, c'est en ces termes que le procureur va décrire le prévenu : " Monsieur X. sest comporté comme un meneur. Il a donné l''exemple avec un comportement d'incitation à la casse et cela est une circonstance aggravante. C'est pourquoi, je réclame six mois dont deux avec sursis, mise à l'épreuve, obligation de soins et mise sous mandat de dépôt".


Une vidéo non visionnée par la cour

Dans une plaidoirie particulièrement éloquente, Maître Marteret souligne le contexte politique incontestable de cette affaire. Une affaire qui selon l'avocat du prévenu souligne de nombreuses incohérences. Et de souligner : "Comment cette affaire peut-elle être jugée, alors que la cour n'a pu visionner la vidéo réalisée par les policiers, comme l'a reconnu Monsieur le procureur ?". Et de poursuivre : "Les faits d'exaspération doivent être pris en compte dans ce dossier. À 41 ans, mon client est salarié depuis longtemps. Il était fortement alcoolisé et son discernement donc altéré. L'alcoolisation était due à son anniversaire. C'est pourquoi, je souhaite que mon client bénéficie du sursis, assorti d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de soins". Finalement au terme du délibéré, le docker a été condamné à quatre mois de prison dont deux ferme et remis en liberté à son grand soulagement et à celui de ses camarades venus lui apporter leur soutien dans cette épreuve.

Un réquisitoire impitoyable, des sanctions atténuées

Dans le même temps, trois autres personnes comparaissaient pour des faits similaires. Mais comme pour le docker, le tribunal a prononcé des peines inférieures au réquisitoire, un peu comme si la justice voulait faire baisser la tension. Un jeune Guérandais de 20 ans en formation à l'AFPA, un SDF de 34 ans, et un membre de la communauté des gens du voyage, chômeur et âgé de 19 ans. Le premier écope d'un mois ferme sans mandat de dépôt. Le second est condamné à un mois ferme et écroué à l'issue de l'audience. Le troisième au casier judiciaire chargé écope de deux fermes et placé sous mandat de dépôt. À l’issue de l'audience, Maître Le Moigne soulignait : "Pour une fois, les arguments de la défense ont été partiellement entendus. Nos argumentations commencent à prospérer".

Incidents à Lyon : 1 mois ferme pour avoir incendié des containers

TF1News & LePost


Image : Débordemant dans les manifestations lycéennes à Lyon, le 18 octobre.

Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné, mercredi, en comparution immédiate, une jeune fille, majeure, à six mois de prison, dont un ferme pour avoir "incendié des containers" en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites.

Des containers qui se trouvaient "à proximité d’une entrée de gaz" a tenu à préciser Marc Désert, le procureur de la République de Lyon.

Le magistrat a souligné que parmi les "casseurs" il y avait une "proportion de filles de plus en plus jeunes", ce qui est "une nouveauté".

Trois jeunes majeurs ont également été condamnés, mercredi, par le même tribunal "à des peines d'emprisonnement avec sursis".

Ils avaient été interpellés pour des "jets de pierres" en marge des manifestations, précise Le Figaro.

Les quatre condamnés n’avaient pas d’antécédents judiciaires.

mercredi 20 octobre 2010

Prison de Liancourt : Un détenu se fait la belle !

 Pour retrouver le fuyard, les gendarmes ont eu recours à l'appui aérien d'un hélicoptère.
Ce mercredi 20 octobre, en début d'après-midi, un détenu du centre pénitentiaire de Liancourt s'est évadé. Il est toujours recherché par les gendarmes.


Les faits se sont déroulés aux alentours de 13 h. Le détenu, un homme de 26 ans incarcéré au nouveau centre pénitentiaire de Liancourt, a profité d'une permission sportive pour s'évader. Il courait avec quatre autres détenus dans une forêt voisine de la prison lorsqu'il a échappé à la vigilance du personnel qui encadrait le groupe. Selon les gendarmes de la compagnie de Clermont, il se serait donc évanoui dans la nature sans avoir eu recours à la violence. 
 
Dans les minutes suivant la découverte de cette évasion, un important dispositif de recherche a été mis en place par les gendarmes. Pas moins d'une vingtaine d'hommes de la brigade de Liancourt et du PSIG de Clermont ont été mobilisés ainsi qu'un maître-chien de Chantilly et un hélicoptère de la gendarmerie, appelé en renfort depuis Amiens. Sur terre et dans les airs, les gendarmes ont sillonné les environs durant tout l'après-midi. Malgré ce conséquent déploiement de moyens, le fuyard n'a toujours pas été rattrapé et les recherches se poursuivent à l'heure où nous publions ces lignes. 
 
Cette évasion est la deuxième, en moins d'un an, recensée à la prison de Liancourt. En février dernier, deux détenus s'étaient échappés de l'ancien centre pénitentiaire. Leur cavale avait duré trois jours. Combien de temps durera celle-ci ? 
 

mardi 19 octobre 2010

On se bat à Lyon : Un millier de lycéens chargent la police à Bellecour

Le Jura Libertaire

[11h43] Plus de 1000 lycéens qui char­gent la police place Bellecour. Sarko et sa police font depuis des années la guerre à la jeu­nesse, elle répli­que. Le sens du vent n’aide pas les lacry­mos, plus d’une cen­taine déjà lan­cées.

Rebellyon, 19 octobre 2010.
 
 
 
 
 
 
 
Rebellyon, 19 octobre.
 
 
 

Nouvelles des arrêtéEs de l'opéra Bastille samedi 16 octobre

Le Jura Libertaire

[19 octobre 2010, 14h45] Les 5 camarades arrêtés samedi que nous avions recensés (il y aurait eu en fait 60 arrêtés et non 42, dont 7 au moins déferrés aujourd'hui) qui restaient entre les mains de la justice ont comparus devant le proc'.

Ils sortent, seront convoqués plus tard, sont soumis à un contrôle judiciaire plutôt strict.




[19 octobre, 12h23] Le pouvoir a réalisé samedi son opération (42 arrestations) puis revient dessus, la remodèle (une trentaine d'arrêtés sont sortis sans suite), il se confirme que c'est la tentative d'occupation de l'Opéra qui, comme tout ce qui peut s'auto-organiser actuellement, doit pour eux être, si possible, cassé dans l'œuf.

La charge d'«attroupement armé» utilisée pour les mises en garde à vue n'est pas retenue, restent des «violences» (à agents dépositaires de la force publique ?).

5 arrêtés (au moins) comparaissent à partir de 13h30 à la 23e chambre correctionnelle du palais de justice de Paris, Métro Cité.

Plus de mille arrestations ont eu lieu, des condamnations à de la prison ferme ont été prononcées dans plusieurs villes. Donc : Pense-bête «manif & garde à vue».

[17 octobre, 23h43] Hier, suite à la manifestation parisienne, une action était prévue à l'opéra Bastille. Il s'agissait notamment d'occuper l'Opéra, lieu qui symbolise un certain élitisme culturel et social (et la hiérarchie entre les riches et les pauvres avec des places qui vont de 140 euros pour les privilégiés à quelques-unes à 10 euros pour les très mal placés), ainsi que de bloquer la représentation et de perturber une retransmission radio en direct en y prenant la parole.

Lors de cette action pour laquelle des centaines de policiers en civil et en uniforme ont été mobilisés, une quarantaine de personnes ont été interpellées. Dispatchées dans plusieurs commissariats, leur garde à vue a ce soir été renouvelée pour 24 heures.

Cette semaine, alors que le mouvement prend de l'ampleur, notamment dans ses formes d'actions (blocages, manifestations spontanées, occupations, coupures de courant…) la répression elle aussi s'accélère et ce sont au total plus de 500 personnes qui ont été placées en garde à vue dans toute la France.

Plus d'infos sans doute demain, tout en se disant que tout ceci ne doit pas nous empêcher de continuer, bien au contraire !

[18 octobre, 21h15] Des nouvelles des arrêtés de samedi : 43 personnes arrêtées, dispatchées dans les commissariats du 10e, 12e et 14e, la garde à vue a été renouvelée de 24 heures pour tout le monde sauf un mineur qui est sorti, il y aura des comparutions mardi à 13h30 (évidemment).

[19 octobre, 0h05] Sur les 43 personnes arrêtées samedi, le mineur est effectivement sorti, et à la connaissance du groupe de soutien juridique, 5 personnes ont été envoyées au dépôt , ce soir après la fin de leur garde à vue de 48 heures. Les autres sont sorties, ce soir, sans convocation pour le moment.

Pour les 5 personnes détenues on saura demain [mardi] matin si elles passent en comparution immédiate l'après-midi (ils vont voir le substitut du procureur le matin, et d'autres procédures sont possibles).

lundi 18 octobre 2010

La police partout, la police au lycée

Val-de-Marne : Les policiers référents se font discrets au lycée
 
Deux lycées du département accueillent depuis une semaine des forces de l’ordre. Une mesure controversée dont la mise en pratique est pour le moins délicate.
 
«Ah bon, ils sont arrivés ?» C’est la réaction la plus fréquente lorsque l’on interroge les élèves à la sortie du lycée Champlain à Chennevières sur la présence de policiers référents. Ce lycée polyvalent d’environ 2000 élèves accueille pourtant depuis environ une semaine un brigadier pour assurer une permanence un après-midi par semaine.
 
Quatre établissements [François-Arago à Villeneuve-Saint-Georges, Edouard-Branly à Créteil, Armand-Guillaumin à Orly et Samuel-de-Champlain à Chennevières.] ont, au total, été choisis dans le département (sur les 53 au niveau national) pour accueillir des forces de l’ordre. Sur les quatre, le lycée François-Arago à Villeneuve-Saint-Georges a, dès le départ, refusé la présence policière lors d’un conseil d’administration. Edouard-Branly à Créteil aura le sien à la rentrée des vacances de la Toussaint. Armand-Guillaumin à Orly et Champlain à Chennevières ont le leur depuis environ une semaine.
 
«On le cache plus qu’on ne le montre», avance un enseignant de Champlain. D’après le professeur, le policier a été installé dans un bureau près de celui du chef d’établissement : «Il n’ira pas dans la partie professionnelle, car ce serait une trop grosse source de souci», avance-t-il avec un sourire. Son arrivée est jugée «stigmatisante» par certains professeurs et élèves. «Je ne vois pas pourquoi il vient ici, estime Anne, en seconde. Il n’y a pas plus de problèmes qu’ailleurs.» Les missions du policier référent sont diverses : accueillir et renseigner les personnes victimes d’agression ou de racket (mais il ne pourra pas recevoir de plainte sur place), rappeler les règles de droit aux jeunes qui posent problème, être présent dans la cour de récréation, intervenir en cas de tensions, faire de la prévention dans les classes…
 
«Moi, je trouve ça bien. Il y a parfois des vols à la sortie du lycée… On sera plus en sécurité», avance une jeune fille. «Ça ne sert à rien car ils ne seront pas là tout le temps», intervient une autre. «Ça va empirer les problèmes, ajoute un lycéen en voie professionnelle. Certains vont prendre ça pour de la provocation.»
 
Le fait que le policier de Champlain soit armé effraie certains élèves : «S’il se passe quelque chose, il pourra sortir son arme… Ça met la pression», déplore une jeune fille. «On nous a dit que l’arme faisait partie de l’uniforme, glisse une enseignante. Je trouve ça choquant.» Tous les policiers référents ne sont pourtant pas armés. Celui du lycée Armand-Guillaumin à Orly est en civil et sans arme. Contacté, le rectorat n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
 
Leur presse (Anne-Laure Abraham,
 Le Parisien), 11 octobre 2010.

dimanche 17 octobre 2010

JF Copé : Lycéens, la rue n'est pas faites pour les bisounours

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Les gendarmes mobiles et les jaunes en action au Havre

PACO sur LePost

Pas de dimanche pour la lutte des classes au Havre. Des cadres jaunes ont tenté de briser la grève à la CIM ce matin. Cet après-midi, les gendarmes mobiles ont débarqué à la raffinerie de Normandie. La lutte continue et se renforce.



Ce matin, l’Etat a utilisé des cadres non grévistes pour redémarrer l’oléoduc qui va de la Compagnie industrielle maritime (CIM) à l’aéroport de Roissy. Une véritable opération commando. Les jaunes sont passés par la mer pour contourner le piquet de grève et pénétrer clandestinement sur le site. Il en faudra plus pour décourager les salariés, grévistes à 95%, de la CIM. L’UL CGT dénonce une atteinte au droit de grève doublée d’un incroyable « acte de délinquance organisé par les plus hautes autorités de l’Etat ». L’opération a été effectuée par des personnes non qualifiée dans une zone classée Seveso 2. Le carburant n’ayant pas été échantillonné, il peut en outre être dangereux pour l’aviation.

Un autre front s’est durci vers 15 heures. De nombreux fourgons de gendarmes mobiles ont surpris le piquet de grève de la raffinerie de Normandie/Total à Gonfreville l’Orcher. Une opération qui a tourné court avec l’arrivée énergique de deux cents dockers et ouvriers du Port autonome, renforcés par des cheminots, des douaniers, des ouvriers, des enseignants… militant-e-s CGT, FSU et Solidaires. Echarpes tricolores en bandoulière, des élus, dont Jean-Paul Lecoq, député-maire PCF de Gonfreville l’Orcher, ont également fait le déplacement pour rappeler la loi aux forces de désordre.

On a frôlé le blocage total et immédiat de la zone industrielle. Les CRS et les gendarmes mobiles ne sont pas les bienvenus sur le territoire du Port autonome. Finalement, les bleus sont remontés dans leurs camions en tentant de faire croire que leur présence était due à une « menace écologiste ». Grosse farce. Une centaine d’activistes du Camp action climat étaient bien là le 16 octobre pour lancer « un assaut » contre la raffinerie de Normandie dans le cadre de la campagne Changeons de système, pas le climat. Si ce combat légitime est à prendre très au sérieux, il ne faut pas se moquer du monde. Ce ne sont pas les écolos qui bloquent en ce moment la raffinerie, mais bien le mouvement de résistance anti-sarkoziste. Et ce n’est qu’un début. Généralisons les actions. Grève générale !

Rendez-vous mardi 19 octobre, à 10 heures, dans les jardins de l’Hôtel de ville du Havre pour une manifestation géante.

Lycéen grec tué en 2008 : prison à vie pour le policier !

http://www.ladepeche.fr/content/photo/biz/2010/10/11/photo_1286795348401-3-0_w350.jpg
Le policier grec qui avait tué un lycéen fin 2008 à Athènes, lors d'une bavure qui a fait exploser en violences urbaines le malaise de toute la jeunesse grecque, a été condamné lundi à la prison à vie, reconnu coupable d'avoir intentionnellement tiré sur sa victime.

Concluant une affaire qui a dressé tout le pays contre une police décrédibilisée par des années de brutalités impunies, la cour d'assises d'Amfissa, une bourgade du centre de la Grèce, a décidé à la majorité de charger au maximum l'accusé, Epaminondas Korkonéas, 38 ans.

A l'issue de neuf mois d'audience, trois des quatre jurés et un des trois juges l'ont jugé coupable d'"homicide avec intention de donner la mort", sans lui reconnaître aucune circonstance atténuante.

Remis en liberté conditionnelle depuis juin, après 18 mois de détention provisoire, le policier devait commencer à purger sa peine dans la soirée de lundi, dans l'attente du procès en appel que sa défense a demandé.

Korkonéas s'était défendu devant la cour de toute volonté de tuer, affirmant avoir tiré pour tenter de repousser une attaque de jeunes. Il avait toutefois reconnu ne pas avoir été la cible de cocktails Molotov, comme il l'avait d'abord affirmé dans ses dépositions.

Son avocat, Me Alexis Kouyas, une star controversée du barreau d'Athènes, a réagi en estimant que le verdict serait tout à fait différent en appel "au nom de l'Etat de droit". Au cours du procès, Me Kouyas avait présenté la victime, Alexandre Grigoropoulos, 15 ans, comme un fauteur de troubles, suscitant l'indignation de la famille.

"Justice est rendue", a commenté l'avocat de la famille, Nikos Constantopoulos.

Patrouillant avec un collègue le 6 décembre 2008 au soir dans le quartier contestataire d'Exarchia dans le centre d'Athènes, le policier avait tiré trois balles avec son arme de service en direction d'un groupe de jeunes. Touché au torse, l'adolescent était décédé avant son arrivée à l'hôpital.

La cour a en revanche choisi d'infliger la peine minimum, 10 ans de prison, à Vassilios Saraliotis, un policier de 32 ans qui faisait équipe avec Korkonéas, reconnu coupable de complicité.

Finalement rejetée par la cour, la demande d'une remise en liberté de ce policier a rompu le calme qui prévalait jusque là dans le prétoire, où se cotoyaient la presse et les familles de la victime et des accusés. Le public a dû être rappelé à l'ordre après qu'un policier de garde eut demandé qu'on fasse sortir la grand-mère du lycéen, qui apostrophait la mère de Saraliotis.

Le procès avait été délocalisé à Amfissa pour prévenir tout incident, et d'importantes forces de police avaient été déployées autour du tribunal.

La mort de l'adolescent avait provoqué plus d'un mois de manifestations, émaillées de actes de vandalismes, dans les grandes villes, attestant du malaise d'une jeunesse minée par l'insécurité économique et l'incurie politique, moins d'un an avant que le pays ne sombre dans une crise financière inédite.

Fédérant et radicalisant une mouvance contestataire toujours vivace, la bavure a aussi été suivie d'un regain de l'activisme extrémiste, avec une multiplication d'attentats visant particulièrement la police, dont deux membres ont été tués et sept blessés.

Manifestement pris de court, le gouvernement conservateur a fini par jeter l'éponge face à l'impasse socio-économique du pays, convoquant à mi-mandat et après cinq ans au pouvoir des élections anticipées, remportées en octobre 2009 par les socialistes de Georges Papandréou.

Le précédent de décembre a alimenté ces derniers mois la crainte, jusque là démentie, d'une explosion sociale en Grèce face à la cure de rigueur infligée au pays pour redresser ses finances, entraînant chute du niveau de vie et flambée du chômage, qui frappe actuellement 22,8% des 15-29 ans.
 
Source :

A Saint-Nazaire, interpellations en mode industriel

AFP
16/10/2010 | Mise à jour : 22:14 Réactions (2)
La police a interpellé dix-huit personnes, dont dix mineurs, lors de heurts entre des jeunes manifestants et les forces de l'ordre aujourd'hui à Saint-Nazaire, après le défilé contre la réforme des retraites, a-t-on appris de source policière.

Douze d'entre elles étaient toujours interrogées samedi dans la soirée, a indiqué le commissaire-adjoint Jacky Morvan, en précisant qu'il n'y aurait pas de comparution immédiate dimanche.

Ces personnes ont été interpellées notamment pour "jet de projectiles", "dégradations sur un bus" et pour port d'un "type d'engin susceptible d'être incendiaire", selon la même source. Certaines venaient de Nantes, d'Angers, de Saint-Brieuc et de Seine-et-Marne.

Les manifestants, pour la plupart lycéens, avaient été repoussés des abords de la sous-préfecture par des gaz lacrymogènes et plusieurs charges des policiers. Les responsables syndicaux ont été "très responsables", s'est par ailleurs félicité le commissaire-adjoint, en relevant qu'ils avaient formé un cordon humain pour éviter les débordements et qu'ils étaient allés chercher certains jeunes lors des heurts près de la sous-préfecture.

La manifestation contre la réforme des retraites s'était auparavant déroulée sans incident, réunissant 18.000 personnes selon les syndicats et 7.000 selon la police. C'est la troisième fois, depuis la manifestation du 7 septembre, que des heurts se produisent à Saint-Nazaire, à l'issue des défilés contre la réforme des retraites.

Les deux fois précédentes, des manifestants interpellés avaient été condamnés à des peines de prison ferme en comparution immédiate, le lendemain de la manifestation.

Jeune photographe molesté par des gendarmes


Jeune photographe molesté par des gendarmes
envoyé par MOASPRESS. - L'actualité du moment en vidéo.

Fin de manifestation contre la réforme des retraites place de la Nation à Paris le 16 octobre 2010. Pas de tension particulière une douzaine d'individus chahutent les forces de l'ordre lors de l'évacuation de la place. Cependant les gendarmes mobiles se montrent extrêmement nerveux et les coups de matraquent pleuvent sur les quelques manifestants restants mais aussi sur les passants et les journalistes présents. Le jeune photographe vu sur cette vidéo s'est simplement un peu trop approché des gendarmes lors de l'interpellation d'un manifestant. L'attitude d'extrême nervosité des forces de l'ordre dans cette situation calme a surpris les observateurs.

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À l'occasion de la Nuit des sans-abris (Montréal)

Anarkhia

À l'occasion de la Nuit des sans-abris

Montréal, le 15 octobre 2010, le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) a tenu une action au quartier général du SPVM pour clamer haut et fort son indignation face au nouveau plan d'action de la Ville de Montréal en matière d'itinérance. Le COBP souhaitait aussi dénoncer l'attitude de déni de M. Parent à l'endroit des personnes itinérantes victimes de profilage social.

Nuit des sans-abris : le COBP dénonce le SPVM

Rest of the text:
Les militantEs du COBP se sont introduits à l'intérieur du quartier général du SPVM afin de dérouler une bannière dénonçant le profilage social. Le COBP a aussi profité de l'occasion pour offrir une copie du rapport de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse à Marc Parent qui n'a pas daigné rencontrer les collectif.

Le COBP trouve inadmissible que le nouveau plan de la Ville ne contienne pas de réponse satisfaisante pour enrayer le problème de la surjudiciarisation de l'itinérance. Selon Sophie Sénécal, porte parole du collectif « Même si Gérald Tremblay affirme publiquement appliquer une politique de tolérance zéro face au profilage social, les mesures annoncées dans le nouveau plan d'action vont plutôt maintenir une attitude de tolérance zéro de la part des policièrEs à l'endroit des personnes en situation d'itinérance ».

Pour le COBP, si la Ville veut véritablement s'attaquer au phénomène du profilage social, elle devrait se baser sur les recommandations contenues dans l'avis de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse qui affirme que la surjudiciarisation des personnes itinérantes repose sur des pratiques policières ciblées destinées à libérer l'espace public plutôt qu'à l'application neutre et impartiale de la loi. D'ailleurs, selon Mme Sénécal, « Contrairement au plan d'action de la Ville, l'avis de la commission contient des pistes d'actions concrètes et il est inadmissible que messieurs Tremblay et Parent ne se soient toujours pas positionnés sur la question».

De plus, le COBP, déplore qu'à quelques jours de la nuit des sans-abris, Mr. Parent continue de jouer à l'autruche face au fléau du profilage social exercé par les policierEs du SPVM à l'endroit des personnes en situation d'itinérance, en affirmant que la judiciarisation est un incontournable.

Rappelons que le nouveau chef du SPVM a tenté à maintes reprises de démentir le phénomène du profilage social exercé à l'endroit des personnes marginalisés, notamment suite à l'intervention policière qui coûta la vie de Jean Pierre Lizotte, un sans-abris de Montréal en 1999. Selon Sophie Sénécal, porte parole du collectif « alors qu'il était commandant du poste de quartier 20, Mr Parent a tenu des propos publics visant à cacher la répression discriminatoire exercée à l'endroit des personnes en situation d'itinéance ».

Pour infos : Sophie Sénécal 514-998-0033

Manifs lycéennes: la caisse de solidarité s'active.....

Hasta la victoria !!!

Vendredi 15 octobre, énormes manifestations lycéennes dans toute la France. Le ministère de l’intérieur se glorifie d’avoir procédé à 264 interpellations. On nous parle de « casseurs », de « groupes organisés » qui « profitent » des manifestations, quand ceux qui se font chopper ne sont en réalité que des lycéens malchanceux, ceux qui courent moins vite que les autres...

Le nombre spec­ta­cu­laire d’arres­ta­tions, de flics pour enca­drer les mani­fes­ta­tions, l’extrême ten­sion dans la rue, les blo­ca­ges de lycées, tout ça nous rap­pelle le mou­ve­ment contre le CPE. La stra­té­gie gou­ver­ne­men­tale semble être la même : faire la blinde d’arres­ta­tions pour briser le mou­ve­ment, ins­til­ler un sen­ti­ment de peur chez ceux et celles qui lut­tent. Face à ça, la soli­da­rité, en manif et au delà, peut deve­nir une arme.

En deux jours (jeudi et ven­dredi), la pré­fec­ture du Rhône annonce avoir arrêté 57 per­son­nes pen­dant les mani­fes­ta­tions lycéen­nes. La Caisse de soli­da­rité n’a réussi à recueillir les noms que de 14 de ces per­son­nes pour orga­ni­ser du sou­tien. Il faut donc plus que jamais ne pas hési­ter à faire tour­ner le numéro de télé­phone et le mail. Sans nou­vel­les des arrê­tés, ils se retrou­ve­ront seul face au tri­bu­nal, aux amen­des, à des TIG, à la taule.

Pour l’ins­tant, nous savons que deux per­son­nes qui étaient en garde-à-vue se retrou­vent face au JLD (Juge des Libertés et de la Détention) ce samedi matin, pour savoir si elles sont trans­fé­rées en prison dans l’attente de leur procès en com­pa­ru­tion immé­diate (vrai­sem­bla­ble­ment lundi). Aujourd’hui se tien­nent également des com­pa­ru­tions immé­dia­tes, au TGI rue Servient.

Il est très impor­tant que les per­son­nes qui sor­tent de garde-à-vue nous appel­lent aussi, pour que nous sachions qui reste encore à l’inté­rieur, et pour voir com­ment répon­dre aux convo­ca­tions sou­vent dis­tri­buées à ceux qui sor­tent de GAV.

Ce que vous pouvez faire. Si vous avez un proche arrêté, com­men­cez à réunir les « garan­ties de repré­sen­ta­tion », ces pièces qui don­nent une bonne image de l’accusé.e devant le juge :
- statut social (cer­ti­fi­cat de sco­la­rité, contrat de tra­vail, d’appren­tis­sage, etc...)
- let­tres de recom­man­da­tion sur la per­son­na­lité de l’accusé (profs, employeurs, asso­cia­tions...)
- attes­ta­tion de domi­ci­lia­tion (bail, fac­tu­res, ou quelqu’un qui cer­ti­fie qu’il héberge l’accusé.e) Ces pièces per­met­tent d’éviter le pla­ce­ment en déten­tion pro­vi­soire dans l’attente d’une com­pa­ru­tion immé­diate. Nous conseillons de refu­ser la com­pa­ru­tion immé­diate (c’est-à-dire deman­der le report de celle-ci). D’abord parce qu’elle est une jus­tice d’abat­tage, faite pour condam­ner les gens très vite, ensuite parce que dans un contexte social tendu, sans avoir le temps de pré­pa­rer une bonne défense, les magis­trats ris­quent de condam­ner sévè­re­ment toutes les per­son­nes qu’ils voient défi­ler devant eux.

La Caisse de soli­da­rité c’est quoi ?

Se retrou­­ver avec les flics sur le dos, menotté, la gueule par terre, en garde à vue, puis fina­le­ment au tri­­bu­­nal avec une bonne amende ou quel­­ques mois de prison , ça peut arri­ver à tout le monde pour peu de s’être retrouvé au mau­vais endroit au mau­vais moment... Avec la ten­sion sociale liée au mou­ve­ment contre la réforme des retrai­tes, le moin­­dre écart suffit et il en faut peu pour se faire arrê­ter. Déjà, les pre­miè­res condam­na­tions tom­bent : à Meaux et à Dijon, deux jeunes ont ramassé un mois ferme pour jets de pro­jec­ti­les.

Face à cela, géné­­ra­­le­­ment, il faut se démer­­der tout seul : trou­­ver un avocat, élaborer une défense, payer des frais de jus­­tice, can­­ti­­ner en prison. Parfois on est sou­­tenu par la famille, par des amis, par un syn­­di­­cat. Parfois non, en tout cas ce n’est pas suf­­fi­­sant.

Face à la répres­­sion, à la police, à la jus­­tice, il devient néces­­saire de s’orga­­ni­­ser. S’orga­­ni­­ser sur du long terme pour trou­­ver de la thune et la mettre en commun, pour payer des frais de jus­­tice, pour trou­­ver des avo­­cats com­pé­tents qui s’occu­­pent de ces affai­­res. S’orga­­ni­­ser ce n’est pas « aider les autres qui en auraient besoin », c’est se retrou­­ver à partir de ce qu’on vit, se tenir concrè­­te­­ment et faire face ensem­­ble.

Pour des témoi­gna­ges, infor­ma­tions : 06-43-08-50-32

cais­se­de­so­li­da­rite (Arobase) riseup.net

Nuits agitées autour de l'installation de la vidéosurveillance à Scionzier (Haute-Savoie)

 

Depuis l’installation du circuit de vidéosurveillance dans le quartier du Crozet, les nuits sont agitées dans ce quartier de Scionzier. Mercredi soir, de nombreuses caméras ont été cassées. Une borne du réseau basse tension a également été vandalisée, privant de courant des habitants, mais aussi la pharmacie et l’école.
 
L’agent d’ERDF venu réparer les dégâts a été agressé. Il a subi des tirs de pistolets de type Flash-Ball ou softair. Il a pu finir les travaux sous protection des gendarmes. Une plainte a été déposée.
 
Tout comme la nuit de mercredi, les gendarmes ont été appelés jeudi soir pour d’autres dégradations sur les caméras qui ne sont pas encore en fonctionnement. Ils ont subi des jets de pierre pour des groupes de jeunes encapuchonnés jusqu’à minuit et demie.
 
Leur presse (Daubé), 16 octobre 2010.

L'Assemblée adopte le texte sur l'immigration

CLAP33

 http://www.linternaute.com/actualite/presidentielle-2007/documents/eric-besson/images/eric-besson-index.jpg

Les députés ont adopté mardi par 294 voix contre 239 le projet de loi sur l'immigration qui prévoit notamment de déchoir de leur nationalité française les meurtriers de personnes dépositaires de l'autorité publique.

Le groupe UMP a voté pour à l'exception de 12 de ses membres, dont Etienne Pinte, et de 16 députés qui se sont abstenus. Le groupe du Nouveau Centre (NC) s'est divisé entre votes pour et abstentions. Les groupes de gauche, qui ont mené bataille contre ce texte, ont voté contre.

Ce projet de loi présenté par Eric Besson, le ministre de l'Immigration, reprend plusieurs mesures annoncées par Nicolas Sarkozy lors de son discours de Grenoble le 30 juillet dernier.

"C'est un projet dangereux et mortifère", a estimé Patrick Braouezec (apparenté PC).

Pour la socialiste Sandrine Mazetier, ce "énième texte sur l'immigration est un recul généralisé du droit".

La division des députés du Nouveau Centre alliés à l'UMP au sein de la majorité présidentielle s'explique par la disposition sur la déchéance de la nationalité.

"Certains d'entre nous, dans notre groupe, votent le texte sans enthousiasme. Les autres s'abstiennent", a déclaré François Sauvadet, le président du groupe NC.

Pour Eric Besson, en revanche, il s'agit d'une "étape très importante dans la voie d'une politique harmonisée de l'immigration et de l'asile en Europe".

MARIAGES "GRIS" PÉNALISÉS

Le projet de loi élargit la liste des motifs de déchéance de la nationalité française aux condamnés naturalisés depuis moins de dix ans ayant causé la mort d'une personne dépositaire de l'autorité publique.

Il comporte plusieurs mesures relatives aux campements illicites et qui visent à faciliter l'expulsion des ressortissants communautaires comme les Roms.

Plusieurs amendements de la commission des Lois présentés par son rapporteur, Thierry Mariani (UMP), ont été retenus, comme celui qui instaure le principe d'un "bannissement" obligatoire du territoire pour tout étranger n'ayant pas respecté la demande de quitter le sol français.

Les mariages "gris" - fondés sur une tromperie volontaire de l'étranger aux dépens de son conjoint français abusé dans sa bonne foi - seront désormais passibles d'une peine de sept ans d'emprisonnement (au lieu de cinq) et d'une amende de 30.000 euros (15.000 actuellement).

Enfin, l'accès à l'aide médicale pour les étrangers sans titre de séjour afin d'éviter un "coût déraisonnable du système de santé français" a été rendu plus difficile.

Les étrangers en instance d'expulsion et parents de mineurs pourront être assignés à résidence sous surveillance électronique.

Mais les employeurs de "bonne foi" ne pourront pas être poursuivis pénalement pour des recrutements illégaux "du seul fait du comportement des salariés concernés".

Emile Picy, édité par Yves Clarisse

http://fr.news.yahoo.com/4/20101012/tts-france-immigration-assemblee-vote-ca02f96.html#ynw-article-part2

Nîmes : Flics caillassés et voitures brûlées


Un millier de lycéens ont manifesté à Nîmes
 
Environ 1.000 lycéens ont défilé jeudi contre la réforme des retraite à Nîmes où, selon la préfecture, des voitures ont été brûlées et cinq policiers ont été «caillassés et blessés», les forces de l’ordre procédant à plusieurs interpellations, dont celles de mineurs. Trois lycéens mineurs interpellés pour avoir jeté des pierres sur les policiers seront convoqués «très prochainement» par le juge des enfants, a déclaré le procureur adjoint de la République de Nîmes, Gildas Pavy. Un majeur, «pas lycéen», qui s’est rebellé lors de son interpellation, sera convoqué devant le tribunal au mois de février, a ajouté le procureur. Deux autres mineurs se trouvaient toujours en garde à vue jeudi soir. Ils sont soupçonnés d’être impliqués dans les incendies de voiture qui ont eu lieu dans la matinée.
 
Ces incidents se sont déroulés près du lycée Dhuoda mais relèvent de «désordres urbains et non de lycéens en colère» contre la réforme des retraites, a tenu à préciser le proviseur de cet établissement, Gérard Bouilhol, contacté par l’AFP. Un véhicule a notamment été renversé et un autre incendié, près du lycée. Les flammes se sont propagées à quatre autres véhicules et ont ensuite léché les façades d’un immeuble. Par précaution, quatre familles ont été évacuées, selon la préfecture.
 
«Groupes venus de l’extérieur»
 
Ces faits sont l’œuvre de «groupes venus de l’extérieur», après des échauffourées avec les forces de l’ordre devant un autre établissement de Nîmes, a estimé Gérard Bouilhol. Ce dernier a fait rentrer dans l’établissement ses élèves qui organisaient dans le calme le blocus de leur lycée. Plus tard dans la matinée, environ 1.000 élèves se sont rassemblés dans le centre de la capitale gardoise avant de se rendre à la préfecture.
 
Selon la préfecture, cinq policiers ont été caillassés et blessés. Dans un communiqué, le recteur de l’académie de Montpellier, Christian Philip, a condamné «vivement les différents incidents intervenus aux abords de certains lycées, comme tout acte de violence délibérée». Il a «appelé les lycéens à se méfier de ceux cherchant volontairement à créer les conditions de cette violence».
 
Leur presse (AFP), 14 octobre 2010.

samedi 16 octobre 2010

Retraite: 11 policiers blessés dans le 93

Le Figaro

AFP 14/10/2010

Onze policiers ont été blessés aujourd'hui en Seine-Saint-Denis lors d'affrontements avec des jeunes manifestants contre la réforme des retraites, a indiqué la préfecture de police de Paris (PP).

Le plus gravement touché s'est vu prescrire une interruption temporaire de travail (ITT) de 15 jours, a-t-on ajouté.

Dans les trois départements de la petite couronne parisienne dont la PP a la charge (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), quarante-cinq personnes ont été interpellées pour leur participation à ces affrontements.

Ces quarante-cinq interpellations ont donné lieu à 38 gardes à vue, dont 16 en Seine-Saint-Denis et 20 dans le Val-de-Marne, a précisé la PP.

A Montreuil (Seine-saint-denis), un jeune de 16 ans a été blessé à l'oeil par un tir de flashball alors que les policiers répliquaient à des jets de pierres lors d'un rassemblement devant un lycée.

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a appelé jeudi les parents des jeunes manifestants à prendre "leur responsabilité".

"Il peut arriver que des groupes de casseurs se mêlent à des groupes de jeunes, comme cela a été le cas ces derniers jours à Meaux (Seine-et-Marne)", a averti le ministre de l'Intérieur.

Barcelone : Suite aux manifs du 29 septembre, la presse du pouvoir et la mairie font un peu la gueule

Anarkhia

La mairie montre du doigt les sites web qui ont empêché que soit imposé par la presse du pouvoir la sensation qu’à Barcelone, comme dans le reste du pays, le 29 septembre "Il ne s’est rien passé".

Le journal, El pais, se fait l’écho d’une plainte de la mairie de Barcelone contre les "sites web anti-systèmes" car "ils appellent à la violence". Il semble que la grève a réussi à Barcelone, pas seulement dans les rues mais aussi sur le plan mediatico-alternatif, grâce au travail de coordination que développent les mouvements sociaux.

C’est pour cela que maintenant un faux pretexte est inventé pour attaquer certains espaces qui ont maintenu solidairement la population de Barcelone informée et ont dénoncé la répression, ont empêché que soit imposé par la presse du pouvoir la sensation qu’à Barcelone, comme dans le reste du pays, le 29 septembre "Il ne s’est rien passé".

Les sites web de contre-information pointés du doigt par la mairie de Barcelone sont : Kaosenlared, Indymedia Barcelone et La Haine.

http://www.kaosenlared.net/

http://barcelona.indymedia.org

http://lahaine.org/

Le site Alerta Solidaria

http://www.alertasolidaria.org/

est aussi pointé du doigt alors qu’il n’est pas un site d’informations alternatives mais une organisation anti-répression.

Il semble qu’a Barcelone beaucoup de choses se sont passées et particulièrement ce jour là, c’est pour cela que les institutions réagissent de cette manière."

http://bxl.indymedia.org/articles/339

UNE EQUIPE DE TF1 MATRAQUEE PAR LA POLICE

MOASPRESS sur Dailymotion


Apres le matraquage du journaliste Thierry V. de Canal +, c est au tour de TF1 de tomber dans les mains de la Police.... (Olivier Rotrou)

En dictature Sarkoziste

Hasta La Victoria !!!  

LA POLICE FRAPPE UN JOURNALISTE D'INVESTIGATION DE CANAL+

 


Le Monde :

L'IGS saisie à la suite d'une vidéo montrant un journaliste molesté par des CRS

Le préfet de police de Paris a décidé, mercredi 13 octobre, de saisir l'Inspection générale des services (IGS) à la suite d'une vidéo montrant un journaliste, exhibant sa carte de presse, se faire molester par des CRS à la fin de la manifestation de mardi à Paris contre la réforme des retraites.

La scène s'est déroulée sur la place de la Bastille, après 20 heures. Plusieurs individus avaient alors allumé quelques feux de poubelle, entraînant l'intervention des CRS, selon la préfecture.

"ÉCHANGES VERBAUX PAS TOLÉRABLES"

"Nous sommes conscients de la difficulté pour les forces de l'ordre de devoir intervenir dans un tel contexte, assez difficile, alors que la manifestation était terminée et que certains éléments semblaient difficiles à maîtriser", a indiqué la préfecture, ajoutant : "Toutefois, les images font apparaître des gestes et des échanges verbaux qui ne sont pas tolérables."

Le journaliste, Thierry Vincent, qui travaille à Canal +, a précisé sur LePost.fr qu'il était venu manifester "en tant que simple citoyen", mais qu'il avait ensuite "rejoint des amis". Selon lui, c'est au moment où des échauffourées ont éclaté qu'il a alors sorti sa carte de presse. Tout en se disant "choqué", il a précisé qu'il ne comptait pas donner suite à cette affaire.

Les citoyens manifestent - La police travaille

Le Jura Libertaire
Une manifestante violemment frappée au visage par un CRS 

Le journaliste William Amsellem a tourné ces images rue du Commandant-Lamy, à Paris, dans le quartier de Bastille, vers 20h40 mardi soir : «On y voit un CRS provoquer des manifestants. Il met un coup de matraque à un jeune homme sans raison apparente. Une jeune fille le défend verbalement, elle prend un fort coup de poing au visage, un ami ( ? ) tente de s’interposer et se fait violemment matraquer. Enfin pour continuer la provoque, le CRS lui vole son chapeau…»

Leur presse (Rue89), 14 octobre 2010.

Chartres : Pierres et acide contre les keufs à la manifestation de lycéens

Le Juralib

Lycéens/Chartres : Cinq gardes à vue
 
Cinq jeunes ont été placés en garde à vue cet après-midi au commissariat de Chartres pour avoir caillassé des véhicules de police et lancé une bouteille de produits acides vers les forces de l’ordre en marge d’une manifestation de lycéens, a-t-on appris de source policière.
 
Les quatre premiers jeunes interpellés en marge du cortège, où s’étaient rassemblés entre 500 et 600 lycéens, ont été surpris par des policiers en civil, en train de lancer des pierres sur des véhicules de police. Un cinquième jeune a été arrêté alors qu’il venait de lancer une bouteille contenant des produits acides en direction les forces de l’ordre.
 
«Une partie des personnes interpellées est très défavorablement connue des services de police. La plupart des gardés à vue ne sont pas scolarisés», a-t-on précisé de même source. Plusieurs abribus et voitures ont été dégradés aux abords de la manifestation.
 
Leur presse (AFP), 14 octobre 2010.

Blocus lycéens à Istres et Martigues vendredi 15 octobre

Le Jura Libertaire le 15 octobre

Lycée Rimbaud, Istres : On a bloqué le lycée et selon la police on n’aurait pas le droit de bloquer aujourd’hui, alors qu’on ne nous avait rien dit avant, donc pression des flics.
 
Latécoère (Istres), Langevin et Lurçat (Martigues) sont bloqués aujourd’hui.
 
Bonnes luttes ! Si du monde peut nous soutenir on est preneurs !

Manifs Lycéennes et violences policières du mois d'octobre 2010

Leur presse :



3 vidéos de Mediapart : Part one...


Part tou...


Part trois...


Europe 1 (une vidéo) :
J.B. Prevost s'exprime sur les violences policières et la pression des préfets sur les keufs, pour qu'ils soient plus violents avec les "lycéens" (les djeuns quoi)





RMC :

Manifestations lycéennes : « Un déferlement de violences »

Des affrontements entre jeunes et policiers se sont produits jeudi, en Ile-de-France comme en province, lors des manifestations lycéennes contre la réforme des retraites. Le syndicat de police Alliance dénonce « un déferlement de violences ».

Des affrontements entre jeunes et policiers se sont produits jeudi dans le pays, en particulier en Ile-de-France, tandis que des milliers de lycéens manifestaient contre la réforme des retraites.

A Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), des vitrines ont été brisées et des policiers ont été la cible de projectiles. A Argenteuil (Val d'Oise), plusieurs manifestations ont été dispersées. Aux Mureaux (Yvelines), quatre lycéennes ont été commotionnées, et des incidents ont eu lieu. Dans le Val d'Oise, 45 jeunes ont été interpellés. Ils étaient une quinzaine dans le Val-de-Marne.

En province, des incidents ont également eu lieu à Nîmes, Lyon, Lens ou encore Bordeaux, où une jeune fille a été blessée à la tête par un pétard.

« Il risque de perdre un œil »



L’affrontement le plus violent s’est produit à Montreuil, en région parisienne. Un lycéen âgé de 16 ans a été blessé à l'œil par un tir de flash-ball. Il « risque de perdre un œil » a affirmé la maire (Verts) de Montreuil, Dominique Voynet, dénonçant des « violences policières ». La préfecture, qui avait qualifié de « légères » ces blessures plus tôt dans la journée, a précisé que ces informations venaient des services médicaux. L'Inspection générale des Services, la police des polices, a été saisie à la demande du préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert.

« Attendons donc les résultats pour savoir s'il y a eu abus ! Et s'il y a eu abus, naturellement, ils [les policiers] seront sanctionnés », a déclaré le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux.

« A partir du moment où des lycéens bloquent des établissements, nous ne pouvons plus répondre de leur sécurité, car certains blocages risquent de dégénérer en début d'émeutes urbaines », a expliqué l'inspecteur d'académie de Seine-Saint-Denis, Daniel Auverlot, à l’AFP. « Des éléments incontrôlables, qui n'appartiennent d'ailleurs souvent pas à l'établissement, profitent des blocages pour jeter des projectiles et commettre des dégradations. Et c'est regrettable », a-t-il ajouté.

« Les policiers doivent être équipés »

Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat de police Alliance, dénonce sur RMC « certaines prises de position, plus ou moins claires, sur la participation des étudiants et des lycéens aux manifestations contre la réforme des retraites ». « Nous ne saurions accepter que les mouvements revendicatifs puissent servir de prétexte à des individus prêts a en découdre » avec les forces de l'ordre « et qui s'autoriseraient, en toute impunité, à casser et à brûler les biens d'autrui », ajoute-t-il. « Face à ce déferlement de violences, les policiers engagés sur des maintiens de l'ordre, souvent en nombre restreint, doivent être équipés impérativement des moyens de défense mis à leur disposition » conclue-t-il.



Le Figaro :

Lycéen blessé: Voynet va porter plainte 

La maire de Montreuil, Dominique Voynet a déclaré aujourd'hui qu'elle avait l'intention de porter plainte après qu'un lycéen a été blessé hier dans sa ville par un tir de flash-ball lors d'une manifestation. Dominique Voynet a également déclaré qu'elle entendait saisir de ces faits la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS).

Elle demande aussi "l'interdiction du flash ball". "Quand c'est apparu, on disait que c'était une arme non létale. C'est en fait une arme très dangereuse, imprécise, qui peut défoncer les os. On ne peut pas banaliser l'usage d'une arme censée être utilisée dans des situations de guerre", a souligné l'élue. Dominique Voynet dénonce "les gestes inconsidérés d'hier conduisant à des troubles dans la ville qui nuisent à l'image de Montreuil et de ses jeunes".

Des affrontements opposant des jeunes et des policiers se sont produits jeudi devant le lycée Jean-Jaurès, alors que des milliers de lycéens manifestaient en France contre la réforme des retraites. Le lycéen blessé souffre d'un décollement de la rétine, de multiples fractures à la pommette et va être opéré aujourd'hui.



Notre presse



Anarkhia

Les deux maisons occupées rue de la demi-lune ont été expulsées ce matin, une dizaine de camions de police ont envahi la rue et alentour. Les pelleteuses suivaient derrière pour immédiatement détruire les deux maisons.

Les flics sont arrivés vers 7h, ils venaient d’expulser un autre squat à quelques rues de là. Une grande journée opération policière, plusieurs squats à expulser et déballage policier dans toutes les rues..

Au même moment, la police municipale et les agents de la « tranquillité publique » (sécurité mairie) essayent de faire sortir une personne squattant depuis un mois un bâtiment de la mairie sur le boulevard de La Boissière. Hier, les agents de la mairie entrent avec un maître chien et lui disent de dégager, ils lâchent le chien qui mord aussitôt la personne. Comme il occupe les lieux, il a les clés de toutes les portes, et s’est enfermé à l’intérieur. Depuis un vigile et son chien reste devant en attendant qu’ils sortent, ce matin les agents de la mairie soudent la plupart des portes pour l’empêcher de circuler et le pousser à sortir. Il tient encore le siège.

Au même moment, les lycées de Montreuil sont en grève et sont bloqués, par les lycéens. Plusieurs camions de CRS sont envoyés là-bas pour les dégager, grande journée répression. Les flics ont tiré au flashball à l’intérieur des locaux, un lycéen est touché au visage. La police a chargé sur le blocage, la personne touchée est plongé dans le coma aux dernières nouvelles.

Au même moment, 6 personnes sans-papiers expulsés d’un squat tôt ce matin, pas loin de la demi-lune, sont en garde à vue. Des personnes dans les rues autour de la demi-lune sont arrétées et mises en garde à vue.

L’expulsion de la demi-lune a été longue, du temps pour vider les affaires, et surtout, une habitante est enceinte de 9 mois, les pompiers arrivent pour la sortir et l’emmener.

Rassemblement à 13h devant la Mairie en soutien aux lycéens, d’autres rassemblements dans la journée à Montreuil sans doute.

En réponse à l’expulsion des demies lunes de Montreuil, à l’expulsion simultanée d’un squat de sans papiers dans cette même ville, ainsi qu’à la répression corollaire (un lycéen de Jean Jaures s’est pris un coup de flashball dans la tête : rassemblement de soutien devant la mairie de Montreuil à 15h

Deux expulsions dans la même journée, une charge, des tirs de flashball, des arrestations, horreurs des grandes journées policières tout ça ne se passera pas sans bruits, sans colères. Nous ne partirons pas de Montreuil, de la rue, d’une maison occupée ou du blocage d’un lycée "



Indymedia Paris (via le JL)

Montreuil 15 octobre à 14h devant la mairie. Solidarité avec les Roms
 
Vendredi à 14h devant la mairie de Montreuil, Rassemblement pour soutenir des familles roms, toujours sans logement depuis deux semaines que leur expulsion a eu lieu. Suite aux expulsions très médiatiques de roms à Montreuil cet été, la mairie appelait à la RÉSISTANCE contre une campagne xénophobe. Caméras parties ? Les familles roms dorment toujours sur le trottoir. Ce ne sont pourtant pas les batiments vides qui manquent, dont beaucoup appartiennent à la mairie. C’est ce qu’entendaient démontrer la semaine dernière des soutiens en en ouvrant un. Les flics embarquèrent alors 5 personnes dont deux Roms mineurs, qui toutes passeront la nuit en GAV, avec à la sortie une plainte de la mairie pour dégradations.
 
Impossible de rester indifférents à cette situation. Le plus important n’est pas de démasquer les usurpateurs qui nous servent d’élus, mais de mettre à disposition de ces familles un toit. L’hiver approche sensiblement.
 
Rassemblons-nous ce vendredi 15 octobre à 14h devant la mairie de Montreuil, le plus nombreux possible.
 
 Indymedia Paris, 14 octobre 2010.
 
 
Les copains arrêtés à saintDenis déférés ce soir
 
Suite au blocage du lycée Paul Éluard ce matin à SaintDenis une manifestation dans le centre-ville se solde par une quinzaine d’interpellations. Au moins 3 personnes ont été déférés ce soir et passeront probablement en comparution immédiate demain à 13h à la 17e chambre du TGI de Bobigny. Soutien bienvenu !

 Indymedia Paris, 14 octobre.
 

Squats expulsés à Montreuil - Lycées bloqués et flashball dans la gueule
 
Rassemblement treize heure devant la mairie de Montreuil. Déjà, les adjoints de la maire Verte appellent les lycéens à rentrer jouer à la playstation ; celle qui emploie des milices canines pour expulser les Roms. Elle a fait un communiqué pour dénoncer «l’usage disproportionné de la violence policière». Tactique politicienne et cogestionnaire pour encadrer la rage. «Vos élus vous ont entendu, cette affaire ne restera pas lettre morte.» La démocratie ne paie pas. La mairie a failli être investie. Accrochage avec les vigiles. Bon an mal an, comme on dit, un rassemblement s’est tenu.
 
Manif sauvage. Porte de Montreuil : le centre commercial est pris d’assaut. Tremblez marchandises ! Quelques heurts avec les vigiles et la grille de Carrefour ; ça tape dans toutes les vitrines. Ça effraie marchands et clients. On ressort vite histoire de pas se faire prendre au coup, les keufs nous guettent. Direction le périph, les flics courent dans tous les sens sur le rond point pour en empêcher l’accès. Caillassage. On se dirige vers Paris. Quelques civils au loin qui s’enfuient. Ça retourne des barrières de chantiers. Fusées sur les flics qui suivent. Ce qui leur fait particulièrement peur et reculer. Outil stratégique. Quelques rues adjacentes et dispersion Aucune arrestation semble-t-il. RDV 11h vendredi matin, mairie de Montreuil.
 
À Paris. Manif jusqu’au Medef lycéenne et lycéen. Il n’y a pas grand monde par rapport au nombre de lycées bloqués sur Paris. À vrai dire, c’est une manif encadrée par les syndicats, essentiellement Unef et UNL, avec leur cortège de slogans contradictoires et débiles que l’on connaît habituellement, dictés au mégaphone par des gestionnaires en herbe. Nous prenons acte de l’ennui notoire que ce type d’organisation inocule dans la lutte. Du Medef, la manif se dirige vers Luxembourg. Devant la gare Montparnasse, il est question d’aller bloquer la gare. Mais grâce au SO de l’Unef, parrainé par l’UNSA, qui s’interpose la manif ne détourne pas son parcours improvisé avec les flics. Ce SO est largement dépassé par une masse «d’indépendants» (le Parisien) qui aux cris de «UNEF-MEDEF, même combat» s’oppose physiquement à l’autorité physique. S’en suit une petite baston sans conséquence. Mais nous savons qui sont les traîtres. Arrivés à Luxembourg, fin de l’UNEF.
 
Manif sauvage, tout le monde est là, même des petits buros de l’UNEF, mais cette fois, ils sont davantage polis et même deviennent sympathiques. Peut-être parce qu’ils n’ouvrent plus outrancièrement leurs gueules pour débiliter. La manif passe par le Pont Neuf après avoir esquivé un feinte des flics pour se faire serrer devant le Palais de Justice. On est peut-être mille. Nous ne sommes ni assez offensifs ni assez rapides pour passer la Rue de Rivoli, où les CRS nous ont pris de court et ont bloqué. Comme des petits moineaux, nous avons bifurqué alors qu’on aurait pu au moins passer la ligne de bleus. Nous prenons quelques détours et dispersion au niveau des Halles. Pas d’arrestations.
 
Soutien avec les camarades arrêtés. Offensive ! 
 
 Indymedia Paris, 15 octobre.
 
 
Manif devant le Medef
 
Environ six-cent personnes, en grande majorité des lycéens, se sont rassemblées devant le siège patronal. Enfin pas vraiment devant, parce que les patrons étaient protégés par une véritable barricade policière (barrière anti-émeute) qui barrait plus de la moitié l’avenue Bosquet. Candidement certains manifestants ornés de drapeaux de l’Unef et du Parti de gauche ont alors formé une chaîne humaine afin de protéger à la fois la police et le siège des exploiteurs, d’éventuels assaillants…
 
On est restés plantés là une petite heure puis on est partis dans une petite manif improvisée et tolérée par les keufs jusqu’au Sénat. Arrivés à Luxembourg, on a continué à manifester à une centaine, sauvagement et au pas de course cette fois, pourchassées par des dizaines de si-vils et de Crs, on a réussi à passer la Seine et on s’est évaporés vers les halles. Après les flics couraient partout dans le vide, des Crs bloquaient des rues où nous étions pourtant passés depuis plusieurs minutes. La confusion régnait dans la maison poulaga. C’était assez rigolo.
 
Grève générale jusqu’à la retraite ! 
 
Indymedia Paris, 14 octobre.
 
 
Comment une manif lycéenne orgas/flics se transforme en manif sauvage
 
Ce jeudi 14 octobre 2010, devait se tenir devant le MEDEF à Paris, à 15H30, une manif de lycéens, en pleine effervessence lycéenne, étant donné tous les blocages et manifs d’aujourd’hui. Ce fut épique !
 
14h30, les premiers groupes de lycéens/ennes sortent du Métro École Militaire ; ils sont pris en charge aussitôt par un flic en civil et une femme badgée de pied en cap, qui, avec des «C’est par là, les jeunes» pleins d’autorité, les orientent vers… la Tour Eiffel !!! Et oui ! On zappe le MEDEF, qui est pourtant là, bien visible dans l’Avenue Duquesne, encagé par les camions-grilles… Les civils, mine de rien, siègent en plein milieu du trottoir et de l’Avenue, décourageant toute éventuelle velléité d’aller plus loin… Mais, de toutes façons, le cœur n’y est pas, et les lycéens-moutons de Panurge suivent docilement leurs deux guides jusqu’à la Place Joffre (Puisqu’on vous avait dit école «militaire» !!! )… Mais, ils sont si jeunes !
 
Nos guides vont emmener comme ça tous les groupes là-bas, les uns après les autres. Quand, une heure plus tard, le bouchon, poussé trop loin, va commencer à céder… Les 1500 lycéens environ, vont envahir subitement, et dans un grand chahut, la route, abandonnant la Tour Eiffel, et semblant se rappeler où se trouve le Medef… Retour en arrière… Mais les orgas veillent, mettent en place un cordon SO comme des grands ; et celui-ci freine tant et plus la progression des lycéens ; comme si approcher le MEDEF était de la plus haute dangerosité. D’ailleurs, ils bloqueront tout le monde 50 mètres avant la limite imposée par les flics eux-mêmes.
 
Donc les Orgas n’ont confiance ni dans les flics ni dans les lycéens ; et de plus, imposent aux lycéens des mesures beaucoup plus draconiennes que la Police elle-même !!! Ils réussiront à maintenir les lycéens dans ces étroites limites jusqu’à la dispersion… Jamais une fois, on n’entendra un simple «À bas le MEDEF» qui aurait bien été le minimum «syndical» !!! Les lycéens, pas terrible d’inspiration, s’en tiendront à un «La retraite à 60 ans !» répété mille fois…
 
Une première tentative de manif sauvage lancée par les plus dynamiques, et sans doute moins encartés, va échouer. La manif va partir dans la direction de Montparnasse, selon l’itinéraire Orgas/police… Arrivés Place Montparnasse, une nouvelle tentative de sauvage, direction la Gare, rue de l’Arrivée, va échouer, elle aussi, lamentablement. Un petit groupe part dans la rue de l’Arrivée en appelant les copains… Aussitôt, un étudiant encarté s’interpose et vient les sermonner : «Ça va pas ! Les Cheminots sont en grève depuis trois jours ! On va pas aller dans la Gare !!!» Silence dans la salle… Il ajoute, finaud : «Les flics sont derrière nous ! Ils vont nous arrêter !!» Et cette fois, ça marche… Retour sur le parcours Orgas/flics, Boulevard de Montparnasse.
 
Là, nouvelle tentative de partir dans une petite rue à droite… À nouveau les Orgas reprennent tout en mains… Avec des frictions. On en vient aux mains ! Des cris fusent : «Unef-Medef… Co-lla-bos !!!» partout, les orgas interviennent avec des «C’est par là» autoritaires… pour finir par emmener tout le monde au bout de cette Odyssée : Place du Luxembourg, bien cernés par les keufs. La voiture des orgas s’éloigne en crachant dans son micro des «Rendez-vous pour les Retraites, telle date, etc.» Alors, un immense cri s’élève de la foule, ponctué de sifflets et de «Houeee !!!» avec des doigts levés sans équivoque… «Ils vont essayer de prendre Soufflot» dit un keuf… Soufflot est plein d’armures et de matraques… C’est pas pour cette fois…
 
La manif sauvage peut commencer… direction Saint-Michel, d’abord… Avec des «À bas l’État, les flics et les Patrons !!!» et «À bas le Salariat !» «Plus de travail du tout !!!» qui sont un autre programme… Pont Saint-Michel, un flic en uniforme fait signe aux manifestants d’avancer sur le Pont… Méfiance…
 
Tout le monde préfère tourner à gauche… et traverser la Seine sans encombres, sur le pont plus loin… Mais les civils ont tuyauté les convois par téléphone, et Rue de Rivoli, à quelques mètres près, c’est le Clash !
 
Les Robotcops tombent des camions, hargneux, et bloquent quasiment tout le monde… Reflux vers Châtelet… Le groupe est coupé en deux… Un dernier effort sur le Boulevard Sébastopol, et tous décident de se disperser. Fin de l’épisode ! Où l’on a vu d’étranges manipulations et des stratégies de libération s’imposer non sans mal, mais radicalement tout de même.
 
Indymedia Paris, 14 octobre.


Hasta La Victoria

Lycéens, squats: Montreuil sur une poudrière

14 Octobre 2010 Par Carine Fouteau Hugo Vitrani

La police est de sortie, ce jeudi 14 octobre à Montreuil-sous-Bois. Deux expulsions de squats et des affrontements violents avec des lycéens en grève en l'espace de quelques heures: le préfet de Seine- Saint-Denis, Christian Lambert, ancien patron du RAID, a déployé les grands moyens, cars de CRS, tonfas, flashballs, gaz lacrymogènes, avec dans le viseur, des cibles diverses. Résultat: des personnes à la rue, des sans-papiers arrêtés, des lycéens choqués, dont un hospitalisé après avoir été blessé au visage par un tir de flashball et une ambiance électrique partout dans la ville.

Tout commence par l'expulsion de deux squats, à l'aube. Les policiers font d'abord irruption dans un lieu appelé le «hangar», dans lequel logeaient des étrangers sans papiers, principalement d'origine malienne. Selon plusieurs témoignages, six personnes sont arrêtées et placées en garde à vue. C'est ensuite au tour de la Demi-Lune, tout près de là, d'être encerclée. Y vivaient depuis deux ans des militants actifs dans la lutte contre les expulsions de Roms et de sans-papiers. Cet endroit servait aussi de salle de concerts et de débats, dans le sillage de la Clinique, dont l'évacuation il y a un an et demi s'était terminée par un drame similaire: un manifestant avait été atteint à l'œil par un tir de flashball. (Lirel'enquête de Mediapart)

Présent jeudi matin au moment des faits, un des résidents de Demi-Lune, rencontré devant la mairie de Montreuil en milieu de journée, raconte que les policiers ont «défoncé les portes», qu'ils ont exigé des personnes vivant là qu'elles ne prennent que le «minium nécessaire» et que les«pelleteuses sont tout de suite arrivées pour tout détruire». Alerté sur ce qui se passait, l'écrivain Yves Pagès s'est rendu à proximité du squat. Il explique que de là, un détachement de CRS est parti vers le lycée Jean-Jaurès. «Je les ai suivi en scooter», dit-il.

«Et là, devant le lycée, poursuit-il, j'ai vu des policiers surarmés, en tenue de robocop, un déploiement de force complètement disproportionné par rapport à la situation. Je suis parent d'élève de ce lycée, j'ai interpellé un des policiers. Il m'a mis sous le nez son flashball et m'a dit: “ces morveux n'ont qu'à rester chez leurs parents, connard”. Un autre, qui était muni d'une gazeuse, m'a dit qu'il fallait bien qu'il se défende. Il y a eu des tirs de lacrymogènes et de flashballs. J'ai vu le blessé dans le camion de pompier. Il y a eu aussi un gamin qui a été arrêté et menotté devant ses camarades. Des jeunes filles ont pris leur premier coup de tonfa. Qu'on lâche, comme ça, des CRS sur des gamins, grévistes, en plus, c'est inadmissible.» Et il dénonce l'«hyperbanalisation» de l'usage du flashball dans les banlieues, «là où les flics ont un sentiment d'impunité. Jamais des policiers n'interviendraient comme ça en plein Paris!»

Des affrontements violents ont eu lieu, même la police en convient. Selon une procédure rodée dans ce type de cas, la préfecture de Seine-Saint-Denis diffuse via l'AFP ses «éléments de langage»: les policiers «ont été la cible de jets de projectiles», un jeune de 16 ans a été «légèrement blessé au visage par un tir de flashball», l'adolescent a été évacué à l'hôpital André-Grégoire de Montreuil et l'Inspection générale des services (IGS) «a été saisie» par le préfet.

«À partir du moment où des lycéens bloquent des établissements, nous ne pouvons plus répondre de leur sécurité, car certains blocages risquent de dégénérer en début d'émeutes urbaines», déclare de son côté à l'AFP l'inspecteur d'académie, Daniel Auverlot.

Woerth: «Je salue le sang froid des forces de l'ordre» Vers 13 heures, plusieurs centaines d'élèves des trois lycées de Montreuil, Condorcet, Eugénie-Cotton et Jean-Jaurès, se réunissent devant la mairie. Margot, en terminale S, explique pourquoi elle manifeste contre les retraites: «On ne bloque pas par plaisir. Sarkozy veut obliger nos parents à travailler plus longtemps, sans qu'ils aient plus de droits, alors que nous, nous allons arriver sur le marché du travail, nous n'aurons pas de travail. C'est le monde à l'envers!»

À cette heure, outre les lycéens, une foule hétéroclite de Montreuillois se retrouve devant la mairie, des enseignants indignés, des syndicalistes CGT et employés territoriaux en colère, des agents de la mairie houspillés par des militants opposés aux expulsions de Roms. Messages successifs et désordonnés au mégaphone, rumeurs en boucle sur les événements de la matinée. Ça part dans tous les sens.

Certains des lycéens rejoignent, en métro, les manifestations parisiennes à Jussieu ou devant le Medef. D'autres, de manière spontanée, marchent dans la ville. Avant de traverser le périphérique, en direction du lycée Ravel, une cinquantaine d'entre eux s'engouffrent dans un centre commercial, en ressortant aussi vite qu'ils étaient entrés, mais semant la panique chez les commerçants.

Une fois dans Paris, leur cortège se délite, les forces de l'ordre interviennent là encore à coups de gaz lacrymogène. Les yeux rougis, plusieurs jeunes rentrent chez eux, avec un sentiment d'incompréhension énorme: «Demain, on va revenir, on bloquera le lycée, et là on aura nos capuches, nos baskets et de quoi nous défendre!», lance Fatima, en première comptabilité au lycée Eugénie-Cotton.

Dans l'après-midi, les violences trouvent un écho jusqu'au Sénat où Dominique Voynet (Verts), la maire de la ville, prend à partie Éric Woerth: «J'ai bien compris que vous cherchiez à faire porter à la gauche la responsabilité de troubles que votre aveuglement et votre surdité seuls expliquent (...), que vous êtes en difficulté face à la rue. Mais je vous pose la question: le pouvoir est-il à ce point fébrile qu'il en soit réduit à ce genre de provocation? Que vaut donc un pouvoir politique quand il en est réduit à tirer sur ses enfants?» Ce à quoi le ministre du travail répond, cinglant: «Je salue le sang froid et le professionnalisme des forces de l'ordre en France», s'en prenant à «tous ceux qui attisent, qui poussent les jeunes à descendre dans la rue».

Lors d'une conférence de presse, Dominique Voynet précise que le lycéen touché par le flashball a «trois fractures au visage», qu'il «va être opéré demain (vendredi)» et qu'il «risque de perdre un oeil».

http://www.mediapart.fr/journal/economie/141010/au-gre-des-ag

Au gré des AG...

14 Octobre 2010 Par Antoine Perraud

11h30. Gare Saint-Lazare, Paris.

Le haut-parleur diffuse la contrition de la SNCF dans les moindres recoins, dont ce hall donnant rue de Londres où se tient l'assemblée générale des cheminots: «Nous vous prions de nous excuser pour les retards...» «Oh ! ta gueule !», s'époumonent deux cents voix, tandis qu'un représentant de la CGT propose: «Si la direction n'éteint pas ce putain de haut-parleur, nous tenons la prochaine AG à l'accueil!»

Au micro, avec une sono des familles, un délégué de Sud reprend son propos: «Construisons ce mouvement ensemble, les clefs, c'est nous qui les avons.» Un jeune cégétiste s'en prend ensuite à un cadre régional qui lui a répondu «ne pas faire de politique» alors que notre militant essayait la veille de le rallier à la grève. Une collègue du même syndicat tient à prendre la parole pour avertir: «Il est importantd'élargir le mouvement. Il ne faut pas incriminer les salariés qui ne peuvent pas faire grève. Il existe d'autres moyens d'action. Il est important d'avoir avec eux un débat politique et syndical.»

Un responsable de Sud annonce: «Il y a cinq cents gamins dans la rue avec des pancartes. Ils vont tenter de faire la jonction avec d'autres lycées. Ils vont débarquer à mille cinq cents mômes à Saint-Lazare. Nous avons réussi à trouver un porte-parole à peu près correct et c'est ce qu'il nous a dit. Il va falloir encadrer ces jeunes, s'ils se mettent, par hasard, à vouloir envahir les voies.»

Un délégué CGT précise: «En tant que cheminots responsables, nous ne pouvons nous permettre certains incidents. Mais encadrer ces jeunes, ce n'est pas les empêcher de manifester. Il faut soutenir ceux qui viennent nous soutenir. Et cette nouvelle nous fait chaud au cœur. Mais ne partons pas après l'AG. Il nous faut une quarantaine de copains au cas où.»

L'heure du vote sur la reconduction de la grève sonne vers midi. Au dépôt d'Achères, la consultation vient d'avoir lieu, annonce un syndicaliste: 109 pour la reconduction, 0 contre, 7 abstentions. Ultimes prises de parole avant le scrutin à Saint-Lazare. Un salarié sans badge:«On sent autour de nous une ambiance assez rare. Hier, dans un train, je passais un coup de fil en rentrant chez moi. Je tâchais d'être discret. Mais quand des passagers ont entendu que je parlais d'AG, ils sont venus vers moi, m'ont expliqué qu'ils essayaient eux-mêmes de se mettre en grève dans leurs boîtes du privé. Je n'avais jamais connu de soutien pareil de la part des usagers.»

Le responsable de la CGT: «Juste une anecdote, les copains. La nounou marocaine qui s'occupe de mes deux filles, parce qu'elle m'avait vu à la télé, nous a apporté du couscous par soutien avec les grévistes. Je ne sais pas si je pourrai l'augmenter, mais je vais voir!...»

Le vote prend place. Qui est pour la reconduction? Une marée de mains se lève. Un cheminot dénombre. Un fatal «j'espère qu'il compte pas comme les flics» fuse des rangs. 199 pour, 0 contre, 1 abstention. Le responsable de Sud se réjouit: «Nous sommes 21 de plus qu'hier.» Puis il apostrophe l'abstentionniste: «Laurent, tu ne veux pas changer de vote, pour que nous soyons 200 tout rond?» Laurent est un conducteur néanmoins gréviste, pour respecter les décisions de l'AG. Pourquoi s'abstient-il? «Vous n'en saurez rien», répond-il au journaliste de Mediapart. Le collectif se sépare en chantant : «Tous ensemble, tous ensemble!»

14h. Bourse du travail, place de la République

Sous la verrière de la «Grande Croizat», cette salle aux boiseries travaillées, ornée des bustes de Marianne et de Jean Jaurès, des mosaïques énumèrent divers métiers («Mégissiers, passementiers, limonadiers, fondeurs, tabletiers, doreurs, gainiers, luthiers...»). Un barbu chauve arbore sur son pull kaki un grand rectangle rouge, sur lequel s'inscrit en lettres noires: «Instit en grève reconductible.»

L'AG dite parisienne commence, avec 120 personnes présentes. L'ambiance n'est pas festive. 0,8% de cessation de travail, affirment les statistiques officielles. On se lance avec le compte-rendu des AG tenues localement le matin même. Six grévistes dans les quatre premiers arrondissements de la capitale: «Nous n'avons pas d'AG locales, personne ne vient.» Aucun représentant des Ve, VIe, VIIe ni VIIIe arrondissements. Pour les IXe et Xe, 7 grévistes en tout et pour tout:«Théoriquement, il y aura plus de monde lundi. On continue les tours d'école de mobilisation.» Dans les XIe et XIIe, 25 grévistes: «On se rassemble demain à 8h30 place Voltaire. C'est un test, on ne sait pas ce qu'on va faire. C'est un démarrage.» Les arrondissements s'égrènent, avec les deux seuls grévistes du XVIIe. Dans le XVIIIe, une trentaine de grévistes, qui se sont réunis dans l'école de la rue Pajol, elle-même occupée par des parents grévistes. La situation est confuse dans le XIXe, certains se déclarant grévistes les jours pairs, les autres les jours impairs. Les postiers étaient présents à l'AG.

Demain à 6h, diffusion de tracts au métro Laumière, pour appeler à manifester samedi et à organiser des AG dans tous les milieux professionnels.

Un point est fait sur le second degré «à la traîne à Paris par rapport au reste du pays». Trente-quatre lycées de la capitale sont annoncés bloqués par les élèves, «avec une participation inégale des profs, impliqués ou aux abonnés absents. Côté facs, ça bouillonne, mais seulement deux sont mobilisées, Paris I Tolbiac et Paris VII Grands Moulins.»

Les prises de parole insistent sur la nécessité d'éviter l'émiettement des actions: «Mieux vaut se coordonner pour réaliser un seul rassemblement plutôt que cinq ridicules au Sénat, au Medef, à l'Hôtel de ville, à la Sorbonne, ou à la bourse du travail.»

Un instituteur s'élève contre l'apathie de «l'interfédérale de l'Éducation nationale». Il affirme: «Je vote pour la grève, je la ferai, mais je ne fais pas comme si les fédérations appelaient à la grève puisqu'elles n'y appellent pas et que je vais continuer de m'époumoner à les interpeller!»

Le scrutin a lieu: «C'est les enseignants qui votent, pas les parents», précise une syndicaliste. Sur 125 présents, 117 prennent part au vote: il y a 101 voix pour la reconduction de la grève, aucune contre, 7 abstentions.

Quelles actions pour demain? «Un lancer de chaussures!», plaisante une participante.

Plus d'infos : http://blogs.myspace.com/index.cfm?fuseaction=blog.create&editor=True#ixzz12MrI0ANg