lundi 11 octobre 2010

Le Mans : Interpellations nocturnes tendues place de la Sirène


Voici l’article paru dans le Maine libre samedi :
 
Les policiers sont intervenus pour interpeller des personnes agressives dans une atmosphère électrique 
Suite à un appel téléphonique signalant du vacarme et l’agression d’un portier de bar, les policiers se sont rendus, jeudi soir, entre 23 heures et 23h30, place de la Sirène. En l’occurrence, une voiture, toutes portes ouvertes, musique à fond était stationnée. Un homme, torse nu, dansait.
En demandant à la personne installée à bord du véhicule de baisser le volume, un policier a reçu en réponse un coup de poing, qu’il a esquivé, avant que l’individu ne le menace d’un couteau. 
Le policier a dû faire usage de gaz lacrymogène pour l’interpeller. C’est alors que l’autre individu, celui soupçonné d’avoir agressé le portier et qui dansait sur la voie publique, a tenté de lancer une table sur les policiers. Il a été stoppé à l’aide d’un flashball et interpellé. 
Mais voilà, une vingtaine de personnes extérieures, qui se trouvaient dans la rue, se sont montrées hostiles envers les forces de l’ordre. La quinzaine de policiers a dû reculer devant des jets de chaises et de bouteilles, avant de disperser les foules à l’aide de lacrymogène et après avoir tiré un coup de flashball en l’air. 
En état d’ivresse 
Âgés de 20 à 29 ans, les deux fauteurs de troubles, monteurs de chapiteau, ont été placés en garde à vue. Celle-ci a été prolongée hier soir, en vue d’un déferrement aujourd’hui. Ils étaient ivres au moment des faits. 
En début de semaine, les riverains de la place de la Sirène avaient déjà signalé au Maine libre ce genre de nuisances. Dans la nuit de samedi à dimanche, ils avaient été réveillés par des individus visiblement éméchés écoutant de la musique très fort de 2h30 à 8 heures du matin. «On a appelé la police» confie une riveraine. «Ils sont venus mais ne les ont pas délogés.»
Le directeur de la sécurité publique, François Chaumard, précise que «le weekend dernier, des policiers étaient pris sur d’autres interventions urgentes. La patrouille qui est intervenue plusieurs fois a été envoyée sur une autre intervention. Nous travaillons dans des conditions de violence souvent importante, les policiers interviennent avec courage, et avec les précautions nécessaires.» 
Leur presse (Maine libre), 9 octobre 2010.
 
 
* * * * *
 
 
Toute la lumière sur une obscure soirée semble être faite.
 
Mais voilà. Nous étions là. Les vingt de la rue. Face à eux. Le Maine libre était bien loin.
 
Laissez-moi reprendre l’article-policier de plus haut :
 
«Un homme, torse nu, dansait.»
(Il est vrai qu’on s’amusait bien, et que certains même, jouissent encore à danser librement.)
 
«En demandant à la personne installée à bord du véhicule de baisser le volume, un policier a reçu en réponse un coup de poing, qu’il a esquivé, avant que l’individu ne le menace d’un couteau.»
(Bien joué pour l’esquive, c’est vrai que sans coups il n’y a pas de trace. Étrangement, un couteau invisible est apparu, la romance des auteurs bien sûrement : les rédacteurs de l’ordre public.)
 
«Le policier a dû faire usage de gaz lacrymogène pour l’interpeller. C’est alors que l’autre individu, celui soupçonné d’avoir agressé le portier et qui dansait sur la voie publique, a tenté de lancer une table sur les policiers. Il a été stoppé à l’aide d’un flashball et interpellé.»
(Le policier multiple — car la Bac n’est jamais seule — a en effet fait usage de gaz lacrymogène, avec un lyrisme soutenu qui n’a pas manqué de toucher jusqu’aux larmes l’ensemble des personnes qui assistaient à la scène, en criant au calme, car avouons-le, six flics et leurs genoux sur le visage d’un seul homme à terre, c’est un peu violent pour un bal nocturne. Et puis gazer une femme enceinte aussi c’est un peu limite. Tirer au flashball comme on utilise le plumeau pour dépoussiérer les meubles, c’est aussi limite. Que du soupçon désormais, qui justifie sûrement l’usage de telles armes.
Aucune table n’a été lancée, aucune chaise, je n’ai à aucun moment vu les individus agressés par la police faire usage de violence physique.)
 
«Mais voilà, une vingtaine de personnes extérieures, qui se trouvaient dans la rue, se sont montrées hostiles envers les forces de l’ordre. La quinzaine de policiers a dû reculer devant des jets de chaises et de bouteilles, avant de disperser les foules à l’aide de lacrymogène et après avoir tiré un coup de flashball en l’air.»
(La vingtaine de personnes extérieures était dans la rue. Cette vingtaine s’est montrée hostile à la brutalité policière, aux forces de l’ordre : aux auteurs des faits. Une amie se retrouve à terre, gazée en plein visage, voulant défendre le danseur torse nu : «Laissez-le ! Il est tout nu !», s’en suit les vapeurs poivrés et ce que vous en savez. Des tirs de flashball à l’aveuglette, plein centre-ville.
Les gazages ont permis aux policiers de prendre la fuite assez rapidement, en trombe même.
Gazage trompe l’œil et jeux de balles contre verres éclatants et dialectique de pointe.
La police n’avait rien à faire là. Pas comme ça.)
 
«En début de semaine, les riverains de la place de la Sirène avaient déjà signalé au Maine libre ce genre de nuisances. Dans la nuit de samedi à dimanche, ils avaient été réveillés par des individus visiblement éméchés écoutant de la musique très fort de 2H30 à 8H du matin. “On a appelé la police” confie une riveraine. “Ils sont venus mais ne les ont pas délogés.”
 
Le directeur de la sécurité publique, François Chaumard, précise que “le weekend dernier, des policiers étaient pris sur d’autres interventions urgentes. La patrouille qui est intervenue plusieurs fois a été envoyée sur une autre intervention. Nous travaillons dans des conditions de violence souvent importante, les policiers interviennent avec courage, et avec les précautions nécessaires.”»
(Nous voila éclairés. Par des riverains qui signalent aux médias. Des flics qui signalent aux médias.
Des médias qui signalent aux flics. Des riverains flics et médiateurs. Joyeux manège. 
Comprenons aussi que cette intervention musclée gazeuse est une sorte de petite opération de guerre.
La semaine précédente, les mêmes individus amateurs de musique, n’avaient pas été interpellés.
C’était une petite défaite pour les képis, les rues étaient trop pleines pour accueillir le passage d’une fourgonnette et d’un gyrophare, et les mêmes pratiques policières n’auraient pu se terminer qu’en flambée automobile. Les individus gênants seront interpellés plus tard. Jeudi dernier donc. Entre 23 heures et 23h30. La rue a été victime d’une agression policière.)
 
«Les policiers interviennent avec courage, et avec les précautions nécessaires.»
(Lâches et armés.)

 
* * * * *
 
 
Si ce n’est qu’un début, pour nous s’en est la fin.
 
Nous nous armons de patience, mais pas seulement.
 
— Ce soir nous irons au balles. —
 
Le Mans, 10 octobre.

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