dimanche 17 octobre 2010

Manifs lycéennes: la caisse de solidarité s'active.....

Hasta la victoria !!!

Vendredi 15 octobre, énormes manifestations lycéennes dans toute la France. Le ministère de l’intérieur se glorifie d’avoir procédé à 264 interpellations. On nous parle de « casseurs », de « groupes organisés » qui « profitent » des manifestations, quand ceux qui se font chopper ne sont en réalité que des lycéens malchanceux, ceux qui courent moins vite que les autres...

Le nombre spec­ta­cu­laire d’arres­ta­tions, de flics pour enca­drer les mani­fes­ta­tions, l’extrême ten­sion dans la rue, les blo­ca­ges de lycées, tout ça nous rap­pelle le mou­ve­ment contre le CPE. La stra­té­gie gou­ver­ne­men­tale semble être la même : faire la blinde d’arres­ta­tions pour briser le mou­ve­ment, ins­til­ler un sen­ti­ment de peur chez ceux et celles qui lut­tent. Face à ça, la soli­da­rité, en manif et au delà, peut deve­nir une arme.

En deux jours (jeudi et ven­dredi), la pré­fec­ture du Rhône annonce avoir arrêté 57 per­son­nes pen­dant les mani­fes­ta­tions lycéen­nes. La Caisse de soli­da­rité n’a réussi à recueillir les noms que de 14 de ces per­son­nes pour orga­ni­ser du sou­tien. Il faut donc plus que jamais ne pas hési­ter à faire tour­ner le numéro de télé­phone et le mail. Sans nou­vel­les des arrê­tés, ils se retrou­ve­ront seul face au tri­bu­nal, aux amen­des, à des TIG, à la taule.

Pour l’ins­tant, nous savons que deux per­son­nes qui étaient en garde-à-vue se retrou­vent face au JLD (Juge des Libertés et de la Détention) ce samedi matin, pour savoir si elles sont trans­fé­rées en prison dans l’attente de leur procès en com­pa­ru­tion immé­diate (vrai­sem­bla­ble­ment lundi). Aujourd’hui se tien­nent également des com­pa­ru­tions immé­dia­tes, au TGI rue Servient.

Il est très impor­tant que les per­son­nes qui sor­tent de garde-à-vue nous appel­lent aussi, pour que nous sachions qui reste encore à l’inté­rieur, et pour voir com­ment répon­dre aux convo­ca­tions sou­vent dis­tri­buées à ceux qui sor­tent de GAV.

Ce que vous pouvez faire. Si vous avez un proche arrêté, com­men­cez à réunir les « garan­ties de repré­sen­ta­tion », ces pièces qui don­nent une bonne image de l’accusé.e devant le juge :
- statut social (cer­ti­fi­cat de sco­la­rité, contrat de tra­vail, d’appren­tis­sage, etc...)
- let­tres de recom­man­da­tion sur la per­son­na­lité de l’accusé (profs, employeurs, asso­cia­tions...)
- attes­ta­tion de domi­ci­lia­tion (bail, fac­tu­res, ou quelqu’un qui cer­ti­fie qu’il héberge l’accusé.e) Ces pièces per­met­tent d’éviter le pla­ce­ment en déten­tion pro­vi­soire dans l’attente d’une com­pa­ru­tion immé­diate. Nous conseillons de refu­ser la com­pa­ru­tion immé­diate (c’est-à-dire deman­der le report de celle-ci). D’abord parce qu’elle est une jus­tice d’abat­tage, faite pour condam­ner les gens très vite, ensuite parce que dans un contexte social tendu, sans avoir le temps de pré­pa­rer une bonne défense, les magis­trats ris­quent de condam­ner sévè­re­ment toutes les per­son­nes qu’ils voient défi­ler devant eux.

La Caisse de soli­da­rité c’est quoi ?

Se retrou­­ver avec les flics sur le dos, menotté, la gueule par terre, en garde à vue, puis fina­le­ment au tri­­bu­­nal avec une bonne amende ou quel­­ques mois de prison , ça peut arri­ver à tout le monde pour peu de s’être retrouvé au mau­vais endroit au mau­vais moment... Avec la ten­sion sociale liée au mou­ve­ment contre la réforme des retrai­tes, le moin­­dre écart suffit et il en faut peu pour se faire arrê­ter. Déjà, les pre­miè­res condam­na­tions tom­bent : à Meaux et à Dijon, deux jeunes ont ramassé un mois ferme pour jets de pro­jec­ti­les.

Face à cela, géné­­ra­­le­­ment, il faut se démer­­der tout seul : trou­­ver un avocat, élaborer une défense, payer des frais de jus­­tice, can­­ti­­ner en prison. Parfois on est sou­­tenu par la famille, par des amis, par un syn­­di­­cat. Parfois non, en tout cas ce n’est pas suf­­fi­­sant.

Face à la répres­­sion, à la police, à la jus­­tice, il devient néces­­saire de s’orga­­ni­­ser. S’orga­­ni­­ser sur du long terme pour trou­­ver de la thune et la mettre en commun, pour payer des frais de jus­­tice, pour trou­­ver des avo­­cats com­pé­tents qui s’occu­­pent de ces affai­­res. S’orga­­ni­­ser ce n’est pas « aider les autres qui en auraient besoin », c’est se retrou­­ver à partir de ce qu’on vit, se tenir concrè­­te­­ment et faire face ensem­­ble.

Pour des témoi­gna­ges, infor­ma­tions : 06-43-08-50-32

cais­se­de­so­li­da­rite (Arobase) riseup.net

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire