jeudi 7 octobre 2010

Arrestations gratuites, provocations et violences policières en Belgique : les keufs fêtent le no Border

Le Jura Libertaire

No Border Bruxelles : Exactions policières

Violences policières Bxl les 26, 29, 30/09 et 1/10

Résumé-témoignage à l’attention de la presse. Envoyé cette nuit à des médias belges francophones. Liens vers des vidéos probantes.

N.B. : Des vidéos plus bas prouvent plusieurs faits rapportés.



Cette semaine à Bruxelles il y a eu des répressions policières très violentes contre des manifestants entièrement pacifistes. Les rafles arbitraires illégales et exactions sont survenues surtout les 26, 29, 30 septembre et le 1er octobre. Les actes les plus graves ont été commis mercredi 29 par la réserve de police fédérale (500 agents) et de très nombreux agents en civil de la police judiciaire de Bruxelles.

Tous les témoins proches du No Border Camp témoignent de véritables exactions et de faits extrêmement violents, coups et intimidation sexuelle durant la détention. Plusieurs abus durant les détentions. Nombreux sont les dénis de droits, à commencer par des centaines d’arrestations arbitraires dites «préventives» mais illégales, au total près de mille en une semaine. Une des vidéos ci-dessous pointe des actes précis d’intimidation et les coups portés par les agents de la PJ bruxelloise. Une autre montre les charges policières très violentes envers des manifestants non perturbateurs, qui se retrouvent indéniablement en situation de victime. Nombreux coups et blessures, acharnement sur des manifestants maîtrisés.

Toutes ces informations sont générées par des citoyens, et méritent d’être traitées avec attention par vos rédactions. Interpellations politiques et actions de défense des droits fondamentaux prévisibles dès la semaine prochaine.

À Bruxelles, les citoyens européens sont privés de force violente de leurs droits fondamentaux d’expression, de manifestation, d’association et de circulation. De simples témoins ont été emprisonnés, ainsi que de simples passants inclus dans l’amalgame d’une police déchaînée.

La responsabilité principale des ordres policiers revient à la ministre sortante de l’Intérieur, Mme Turtelboom (VLD).

La PJ devrait également répondre de ces exactions. La police anti-émeute est intervenue en masse de nombreuses fois.

Les policiers sont-ils des travailleurs comme les autres ?

PACO sur LEPOST

Quoi qu’en dise un « syndicaliste » impassible devant le tabassage gratuit de militant-e-s de No Border, on a vraiment pas envie de crier comme des niais « La police avec nous ! »… Police partout, justice nulle part. Air connu. Les faits dont il est question ici se déroulent durant la grande manifestation européenne organisée à Bruxelles le 29 septembre. Une bonne vidéo valant tous les grands discours, regardons.

Voici des pratiques dignes d’un État policier :

Des images :






http://www.archive.org/details/gare_du_midi

http://www.archive.org/details/Clown_a_la_manif

Des articles :


http://bxl.indymedia.org/articles/231

http://bxl.indymedia.org/articles/223

http://www.dewereldmorgen.be/foto/2010/09/27/betoging-aan-gesloten-asielcentrum-steenokkerzeel-stuit-op-antwerpse-oproerpolitie

http://www.dewereldmorgen.be/artikels/2010/10/02/politie-laat-no-border-camp-geen-dag-met-rust

Une source de nombreux témoignages citoyens : http://bxl.indymedia.org/

Pour envoyer des équipes et recueillir des témoignages, c’est au No Border Camp à Tour & Taxis, ce dimanche.

Annexe : Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme (30/09/10)

La Ligue des droits de l’Homme et Bruxelles Laïque ont été alarmés par les informations concernant des arrestations lors de la manifestation syndicale de ce mercredi 29 septembre à Bruxelles.

Pas moins de 250 personnes ont été arrêtées, dont 148 préventivement. Dès 11 heures du matin, le simple fait de se rendre vers les stations de métro au départ de Tour & Taxis — où se tient actuellement le camp NoBorder — pour se rendre à la manifestation donnait lieu à des contrôles d’identité, fouilles des sacs et enfin arrestations. Sans avoir commis aucun acte délictueux, une centaine de personnes ont ainsi été empêchées de se rendre à la manifestation afin d’y exprimer leurs idées. Les forces de l’ordre qualifient cette action ciblée «d’arrestations préventives». Le droit de manifester est pourtant garanti tant par la Constitution belge dans son article 26 que par la Convention européenne des droits de l’Homme dans son article 11. Ces arrestations préventives constituent donc une grave entrave au droit de manifester qui est un fondement d’une démocratie qui n’a pas peur de l’expression de ses citoyens.

Un groupe, non lié à un syndicat mais ayant reçu l’autorisation des organisateurs syndicaux de participer à la manifestation, s’est vu, dès le point de ralliement place Bara, intimidé par un impressionnant déploiement des forces de l’ordre.

Vers 15 heures, la police a procédé à l’encerclement de ce groupe de manifestants. Ce déploiement a été opéré afin d’isoler le groupe du reste du cortège et éviter de la sorte tout mouvement de solidarité de la part d’autres manifestants. Avec violence, la police a procédé à l’arrestation des manifestants encerclés. Cette manœuvre a été suivie de placages au sol d’autres personnes par des policiers en civil, ces derniers faisant usage de gaz poivré. Des coups ont été portés par la police et au moins quatre manifestants ont dû être hospitalisés.

Outre les faits de violence, la Ligue des droits de l’Homme et Bruxelles Laïque s’inquiètent de cette tendance à opérer une scission manichéenne et arbitraire entre, pour faire court, les «bons» et les «mauvais» manifestants alors qu’aucun délit n’a été commis. Y aurait-il des convictions qui ne pourraient être librement exprimées ?

Environ 90 personnes ont été menottées les mains derrière le dos, assises dans la rue, en file, pendant près de deux heures. Certains policiers exerçaient des mesures de contention supplémentaires en maintenant une pression dans le dos avec le genou. On a pu assister à des propos provocateurs et intimidations, notamment à l’aide de leurs bonbonnes de gaz, les policiers s’étant à cette fin préalablement masqué le visage.

La Ligue des droits de l’Homme et Bruxelles Laïque s’inquiètent depuis longtemps de ce type de dérapage sécuritaire qui confirme ses craintes d’une démocratie qui a de plus en plus tendance à intimider, décourager ou réprimer certaines formes d’expression citoyenne. Si une réaction policière proportionnée est légitime à l’encontre de manifestants violents, il est inacceptable que les forces de police recourent à des intimidations et à des arrestations à l’encontre de manifestants pacifiques. De telles méthodes sont «dignes» d’un État policier.

Dans cet esprit, la Ligue des droits de l’Homme et Bruxelles Laïque resteront attentives au déroulement de la manifestation de ce samedi 2 octobre organisée par le Camp No Border.

Indymedia Bruxelles, 3 octobre 2010.

«On n’arrête pas les gens préventivement»

Polémique après les arrestations «sans motif» de plus de 200 personnes : elles sont illégales pour les juristes.

La police était satisfaite mercredi soir, à l’issue de la manifestation européenne : peu d’incidents et «seulement 244 arrestations administratives» dont 200 environ étaient «préventives». Ces personnes ont été arrêtées pour la plupart alors qu’elles se dirigeaient vers le métro pour rejoindre la manifestation. «Nous n’étions pas en groupes, raconte l’une d’elles. Le seul vrai groupe était constitué de manifestants habillés en clowns.» La police a une autre version : «Ces gens possédaient des objets qui n’avaient pas leur place dans une manifestation.» Sans préciser lesquels.

Selon plusieurs témoignages, la majorité des personnes arrêtées préventivement avaient pour caractéristique commune de sortir ou d’être à proximité du «No Border camp» installé à Tour & Taxis depuis une semaine. Le No Border rassemble jusqu’à dimanche 700 à 800 personnes, issues de différents pays européens, sur les questions de libre circulation en Europe. Au programme : débats, expositions mais aussi actions de protestation contre les centres fermés. Certains ont participé à une manifestation contre le centre 127 bis dimanche soir qui a mal tourné. Il y a eu des blessés de part et d’autre. C’est sans doute ce qui a amené la police à assimiler les participants réels ou supposés au No Border comme des agitateurs en puissance. «J’ai été arrêté dans la rue sans aucune explication, nous raconte un Français, arrivé lundi à Bruxelles. J’ai été mis en cellule et relâché à 21 heures toujours sans explication.»

Peut-on arrêter les gens «préventivement» ? La question fait bondir les juristes. «Le droit de manifester est une liberté constitutionnelle, rappelle Emmanuel Lambert pour la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Empêcher une personne de le faire est contraire à ces dispositions et on ne peut pas arrêter quelqu’un sans motif.»

Pour l’avocat Vincent Lurquin, la police peut, avant d’arrêter quelqu’un, avoir des indications comme le fait d’être armé, d’être signalé comme le sont certains supporters de foot dangereux. Mais «dans ce cas-ci, qui décide des motivations supposées de ces manifestants ? On arrête les gens pour ce qu’ils font pas pour ce qu’ils sont.»

Les arrestations préventives posent deux problèmes : «Un problème pénal. Aucune infraction n’avait été commise. Et un problème de respect de la vie privée. Des informations ont été prises sur les participants à ce camp et transmises aux policiers.»

Pendant la manifestation, les policiers ont arrêté parfois très durement les activistes qui voulaient rejoindre le cortège, Porte de Hal. Ils ont été encerclés et isolés des autres manifestants. Encore des arrestations administratives sauf pour trois personnes mises à la disposition du Parquet. Deux d’entre elles avaient participé à la manifestation de dimanche et sont soupçonnées d’avoir provoqué la chute de policiers à cheval au 127 bis.

Dans un communiqué, la Ligue des droits de l’Homme et Bruxelles Laïque s’inquiètent des dérives que représentent ces arrestations préventives. «Ces personnes ont été privées de liberté pendant plusieurs heures. Il n’y a pas de jugement, pas d’inculpation. Elles ne peuvent ni se défendre ni porter plainte», rappelle Vincent Lurquin.

Leur presse (Martine Vandemeulebroucke, Le Soir), 1er octobre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire