lundi 18 octobre 2010

La police partout, la police au lycée

Val-de-Marne : Les policiers référents se font discrets au lycée
 
Deux lycées du département accueillent depuis une semaine des forces de l’ordre. Une mesure controversée dont la mise en pratique est pour le moins délicate.
 
«Ah bon, ils sont arrivés ?» C’est la réaction la plus fréquente lorsque l’on interroge les élèves à la sortie du lycée Champlain à Chennevières sur la présence de policiers référents. Ce lycée polyvalent d’environ 2000 élèves accueille pourtant depuis environ une semaine un brigadier pour assurer une permanence un après-midi par semaine.
 
Quatre établissements [François-Arago à Villeneuve-Saint-Georges, Edouard-Branly à Créteil, Armand-Guillaumin à Orly et Samuel-de-Champlain à Chennevières.] ont, au total, été choisis dans le département (sur les 53 au niveau national) pour accueillir des forces de l’ordre. Sur les quatre, le lycée François-Arago à Villeneuve-Saint-Georges a, dès le départ, refusé la présence policière lors d’un conseil d’administration. Edouard-Branly à Créteil aura le sien à la rentrée des vacances de la Toussaint. Armand-Guillaumin à Orly et Champlain à Chennevières ont le leur depuis environ une semaine.
 
«On le cache plus qu’on ne le montre», avance un enseignant de Champlain. D’après le professeur, le policier a été installé dans un bureau près de celui du chef d’établissement : «Il n’ira pas dans la partie professionnelle, car ce serait une trop grosse source de souci», avance-t-il avec un sourire. Son arrivée est jugée «stigmatisante» par certains professeurs et élèves. «Je ne vois pas pourquoi il vient ici, estime Anne, en seconde. Il n’y a pas plus de problèmes qu’ailleurs.» Les missions du policier référent sont diverses : accueillir et renseigner les personnes victimes d’agression ou de racket (mais il ne pourra pas recevoir de plainte sur place), rappeler les règles de droit aux jeunes qui posent problème, être présent dans la cour de récréation, intervenir en cas de tensions, faire de la prévention dans les classes…
 
«Moi, je trouve ça bien. Il y a parfois des vols à la sortie du lycée… On sera plus en sécurité», avance une jeune fille. «Ça ne sert à rien car ils ne seront pas là tout le temps», intervient une autre. «Ça va empirer les problèmes, ajoute un lycéen en voie professionnelle. Certains vont prendre ça pour de la provocation.»
 
Le fait que le policier de Champlain soit armé effraie certains élèves : «S’il se passe quelque chose, il pourra sortir son arme… Ça met la pression», déplore une jeune fille. «On nous a dit que l’arme faisait partie de l’uniforme, glisse une enseignante. Je trouve ça choquant.» Tous les policiers référents ne sont pourtant pas armés. Celui du lycée Armand-Guillaumin à Orly est en civil et sans arme. Contacté, le rectorat n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
 
Leur presse (Anne-Laure Abraham,
 Le Parisien), 11 octobre 2010.

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