mercredi 15 septembre 2010

Que fait la police, n°42

CLAP33
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Que fait la police – Bulletin d’information anti-autoritaire – Nouvelle série – numéro 42 – août/septembre 2010

Editorial : Le policier et le Pékin (suite de l’éditorial du numéro 41)

Il va de soi que la police n’a jamais été constituée d’enfants de cœur mais il faut bien constater que les rapports police/citoyens ne font que se détériorer. Il est vrai que les uns et les autres n’utilisent pas le même langage ou, tout au moins, le même vocabulaire. Face à un intellectuel, le policier ordinaire se sent tellement stupide que cela peut le rendre vulgaire. Dans le jargon policier, chaque mot ressemble à un ordre impératif qu’il faut sur tout bien se garder de ne pas prendre au sérieux. Lorsque l’on se considère comme le régulateur d’une société risquant de partir à la dérive, il faut bien que se manifeste un minimum d’autorité !

Faute de quoi, où irions-nous ? C’est à ce niveau de réflexion que se situent deux questions essentielles :
- Est-il possible de vivre harmonieusement sans police ?
- Les policiers seraient-ils en mesure d’exercer leur activité s’ils ne bénéficiaient que de pouvoirs limités ?

A cette double interrogation, il est possible de répondre par une autre question : la société a-t-elle besoin d’être mise constamment sous haute surveillance ? De façon modérée, il est possible de dire que, lorsque le policier cessera de considérer ses concitoyens comme des « individus », le climat social ne pourra que s’en trouver amélioré. Si cela pouvait être envisagé, le défenseur de la veuve et de l’orphelin aurait changé de nature.

Pourtant, à aucun moment, le serviteur de l’ordre public ne peut imaginer qu’il fait partie de la communauté des citoyens.

Bien sûr, il paraît semblable à ceux qu’il côtoie, hors du service, mais ses tuteurs, en école de police, n’ont cessé de lui expliquer qu’il se doit d’être policier 24 heures sur 24.

D’où cette raideur obligée, qui le fait considérer comme un être insensible. Il est peut-être marié, et père d’adorables enfants, mais nous croyons savoir qu’à l’intérieur du foyer familial, les rapports ne sont pas vraiment ce qu’ils devraient être. Mentalement, le policier ne sort jamais de son commissariat et offre à ses proches ce visage revêche qui le fait reconnaitre immédiatement par ceux qu’il croise dans la rue.

Même en civil, tout dans son comportement révèle le policier, toujours aux aguets, constamment méfiant, prêt à bondir sur une proie possible. D’où cette difficulté à communiquer paisiblement avec ceux dont il est chargé d’assurer la sécurité. (A suivre)
Maurice Rajsfus

Lire le bulletin d'infos :

http://quefaitlapolice.samizdat.net/

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